Paul Seawright / George Dupin

Exposition
Photographie
CPIF Pontault-Combault

Paul Seawright, Hidden

Paul Seawright Né en 1965 à Belfast, vit à Newport (Pays de Galles) Les photographies de Paul Seawright présentées au Centre Photographique d’Ile-de-France appartiennent à la série Hidden effectuée en juin 2002 en Afghanistan après les bombardements massifs de l’armée américaine. Cette série fait suite à une commande de l’Imperial War Museum de Londres. Une vingtaine de grands formats couleur montrent des paysages désertiques dont la dimension politique est plutôt discrète : on soupçonne les mines ou on en devine les traces. Les effets de la guerre restent de l’ordre de la suggestion, de l’allusion. Se succèdent déserts de pierres, piste bordée de barbelés, porte entrouverte, murs éventrés, débris dispersés, etc. Au-delà des cicatrices visibles dans le paysage, une tension à l’intérieur du cadre produit un sentiment de malaise face à l’image d’une situation à envisager comme instable et pouvant basculer à tout moment. Paul Seawright a grandi à Belfast, dans ce lieu aussi où la violence se logeait dans le moindre détail, la plupart du temps invisible, mais toujours latente. Le paysage est habité par un état de fait, à la frontière de la disparition et de l’apparition, du calme et des cicatrices orchestrées de silence et de temps. Les images de Paul Seawright par leur cadrage, leur dépouillement, leur calme apparent contrastent avec les images contemporaines de la guerre. Elles évoquent plus sûrement les photographies réalisées par Roger Fenton en 1855 lors de la guerre de Crimée ou bien encore celles d’Alexander Gardner durant la guerre civile américaine en 1863. Cette filiation avec les photographes pionniers n’est pas un hasard, il s’agit pour Paul Seawright d’interroger l’usage la photographie parmi les formes de représentation de la guerre. De cette manière ses images tiennent à distance la proximité de l’événement pour questionner leur statut d’oeuvre, de document et leur rapport à l’histoire. « Le plus grand défi pour l’artiste photographe était de résister à la séduction de la ruine, à la magie de la lumière orientale et à l’altérité d’un pays déchiré par la guerre. » (Paul Seawright, extrait de l’entretien avec Marta Gili, catalogue du Printemps de Septembre, « Gestes », 2003). George Dupin Né en 1966 au Havre, vit à Paris Les photographies de George Dupin attestent du réel tout en produisant de l’information. En ce sens, sa démarche est documentaire. Les images s’accumulent et produisent du sens par montage les unes par rapport aux autres sous la forme de séquences qui produisent du discours. Les paysages dans l’exposition représentent notemment les villes de Sao Paulo et de Dubaï. Ces images montrent les transformations architecturales et urbanistiques de ces villes. Elles témoignent de leur développement rapide et brutal ; la vie des hommes et des femmes au milieu de ces environnements contrastés où coexistent favelas et building de verre et d’acier. Ces nouvelles formes du bâti attestent des rapides évolutions sociales et économiques que connaissent ces pays. Ces architectures délimitent les espaces des nouveaux territoires. De la même façon que lorsqu’il a photographié Jérusalem, il rend compte d’un processus d’appropriation. Aucune volonté de produire du nouveau, même si les sujets le sont. George Dupin retourne plusieurs fois sur les lieux pour en suivre les frontières en mouvement et en livrer les paradoxes. Il dit travailler par élimination, jusqu’à prendre conscience de l’articulation des choses entre elles. Ces photographies de George Dupin sont comme des cartes sur lesquelles on peut lire à d’infimes détails les lignes de fractures, les zones de frottements. Elles restituent avec une infinie précision les traces laissées par le passage des hommes dans un espace donné. Elles mettent en évidence les mécanismes qui conduisent à la transformation de ces traces en signes, puis, comment au fil du temps, ces signes contribuent à produire du territoire. George Dupin est un photographe des paysages en mouvement. Parallèlement à l’exposition au CPIF, il expose du 6 mars au 30 avril à La Galerie à Noisy-le-Sec.

Artistes

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Paul Seawright

Partenaires

Financement : - Ville de Pontault-Combault - Direction régionale des affaires culturelles, Ministère de la Culture et de la Communication - Conseil général de Seine et Marne - Conseil régional d’Ile de France

Horaires

ouvert du mercredi au dimanche de 13 h à 18h30fermé les lundis, mardis et jours fériés et exceptionnellement les dimanches 2 et 9 mai 2004visite commentée gratuite tous les autres dimanches à 15h30

Adresse

CPIF 107 avenue de la République Cour de la ferme briarde 77340 Pontault-Combault France
Dernière mise à jour le 13 octobre 2022