Paul Armand Gette
Oeuvres récentes du plasticien Paul-Armand Gette dans une exposition intitulée La lessive et présentée jusqu'au 15 avril au 16 rue Guénégaud 75006 Paris.
Complément d'information
LA LESSIVE
Les peintres ont souvent pris comme sujet les femmes qui la font, sans s’intéresser beaucoup à ce qu’elles lavent.Paul Armand se penche depuis le début des années 80 sur le petit linge féminin en réponse aux violentes critiques que souleva sa fréquentation des Alice. Ce goût qu’il manifeste pour la lingerie lui vient de loin, son aïeule Antoinette tenait à Lyon un magasin à l’enseigne «Au trousseau modèle» ce qui constitue tout un programme qu’il développera lentement et avec comme résultat ce qu’il nous montre aujourd’hui.Ce qu’il appelle « La lessive » en est plutôt l’étendage qui est de toute façon bien anachronique car en nos temps modernes la machine se charge de cette tâche et personne ne suspend plus son petit linge sur des fils pour le livrer aux regards des amateurs. A cette argumentation il m’a répondu qu’il s’en foutait et que l’art n’a nulle obligation de choisir ses sujets dans l’actualité.
Il a imaginé ce que pourraient être « les exuvies » (autre nom qu’il donne à ces dissimulations de l’origine) liées aux occupations de leurs utilisatrices. Il m’est difficile d’en dire plus, ce qu’il montre échappant souvent à la réflexion critique telle que la pratique les gens de l’art. Il vous a ainsi transformé en voyeur ce qui vous laisse la possibilité de faire le tableau comme le disait si joliment Monsieur Marcel. Quant à l’artiste il se contente de sourire perché sur un arbre comme le chat du Pays des Merveilles cher à la fille du Doyen de Christchurch. En tant que sœur (celle qu’il n’a jamais eu !) et critique, je lui fis remarquer qu’il sera difficile d’accrocher ses œuvres sur les fils de l’histoire, ce à quoi il m’a répondu que c’était à moi de le faire et que quelques lignes élogieuses de mon cru leur assureraient la pérennité qu’elles méritent.
Tenebria Lupa