Oscar Tuazon

"Studio"
Exposition
Arts plastiques
Consortium Museum Dijon

"Un Pont", 2014
Courtesy de l’artiste et de la Galerie Eva Presenhuber, Zürich

Les enfants construisent des cabanes de fortune où ils rêvent un jour d’habiter. Certains architectes tentent parfois de dessiner des structures libérées des seules contraintes esthétiques, adaptées aux fonctions ou aux besoins réels des hommes, à leur environnement et à leur désir de liberté. Originaire de l’Oregon où il naît en 1975 (il publiera en 2007 un ouvrage relatant ses expériences avec des nomades vivant dans les forêts de cet état de l’Ouest américain : Unhouse — The Architecture of Dwelling Portably), installé récemment à Los Angeles après avoir vécu plusieurs années à Paris, Oscar Tuazon n’a jamais cessé de poursuivre cette utopie alternative. S’inspirant par ailleurs de l’architecte et théoricien Buckminster Fuller, inventeur du dôme géodésique, il construit des formes qui renvoient à l’expérience humaine.

Mais, maintenant, force est de constater qu’il est devenu un extraordinaire sculpteur. Hors de tout formatage par l’idéologie, déjouant les pièges d’un medium enclin aux abus autoritaires ou les chaussetrappes de l’illusion, Oscar Tuazon est à l’origine d’une production singulière fondée sur le geste d’investissement du monde des possibles et le sens d’une fabrication dont il assume personnellement et en coopération la dimension « artisanale » et prosaïque.

Cette justesse, c’est celle des proportions, que ce soit au niveau pragmatique des dimensions, comme à celui d’un équilibre symbolique entre référence domestique et espace sociétaire. Lui qui un temps fréquenta comme assistant le studio de Vito Acconci (dont les maquettes de projets de lieux publics connurent une spectaculaire présentation au rez-de-chaussée du bâtiment industriel dijonnais où Tuazon expose aujourd’hui). C’est aussi celle d’une dialectique d’association de matériaux et de situations, incluant parfois un usage des oeuvres par le spectateur. Car pour reprendre la formule de Stéphanie Moisdon : « Les formes d’Oscar Tuazon nous regardent, autant qu’elles nous habitent, réponses immédiates et projectives à un monde en perte d’idéal ».

Cette justesse, c’est encore celle de l’agir artistique d’un homme attentif à l’activité des autres. Ainsi, en mai prochain sera posée à Offremont, en limite de Belfort, la première pierre d’un Pont sans fin.Cette sculpture monumentale lui a été commandée (action Nouveaux commanditaires de la Fondation de France) par une association d’anciens combattants et des enseignants de collège pour célébrer la mémoire des combats meurtriers du bois d’Arsot, en novembre 1944, où de nombreux commandos venus d’Afrique et de Provence perdirent la vie ou furent blessés dans de terribles combats avec l’armée allemande. Dans l’exposition, une « maquette » à l’échelle révèle un dixième de cette grande construction mettant en forme le croisement de deux passerelles (non accessibles) dont l’une pointe vers le lion belfortin et l’autre vers l’Afrique du Nord. Rendez-vous est donc pris pour une nouvelle rencontre hors normes d’un travail en pleine force dont la présentation au Consortium est la plus ambitieuse jamais entreprise jusqu’à ce jour.

Xavier Douroux

Tarifs :

4 euros, gratuit pour les moins de 18 ans et les vendredis de 17h à 20h

Commissaires d'exposition

Horaires

Du mercredi au dimanche de 14h à 18h et le vendredi de 14h à 20h Fermé les jours fériés

Accès mobilité réduite

Oui

Adresse

Consortium Museum 37 rue de Longvic 21000 Dijon France

Comment s'y rendre

En bus : L12 Chicago / L5 Université, stop Wilson Dumont En Vélodi : une station Vélodi est située Place Wilson Le Consortium est situé à 400 mètres de la place Wilson direction Longvic Stationnement gratuit rue de Longvic En train : à 1h30 de Paris, 2h de Genève
Dernière mise à jour le 13 octobre 2022