OPALKA 1965/1-infini

Exposition personnelle de Roman Opalka
Exposition
Arts plastiques
C.I.A.M - Centre d'Initiatives Artistiques du Mirail Toulouse

Exposition personnelle de Roman Opalka

Au printemps 2011, Roman Opalka avait accepté l'invitation du CIAM d'exposer à La Fabrique et de participer à une journée de colloque autour de son oeuvre. Désireux d'honorer la mémoire de l'artiste disparu le 6 août dernier, nous avons décidé, avec l'accord de Marie-Madeleine Gazeau-Opalka, son épouse, de maintenir le programme prévu. Ayant réuni des dessins et des peintures antérieurs à 1965, les expositions réalisées à Thonon-les-bains et au Mans sous le titre "Le vertige de l'infini" ont permis d'éclairer la trajectoire et la perspective du projet opalkien. L'exposition toulousaine privilégie les oeuvres du programme élaboré par l'artiste à partir de 1965, mettant l'accent sur son processus de création et sur le développement théorique de son travail. 

 

Unanimement reconnue pour son importance, la démarche de Roman Opalka relève d'un véritable "projet de vie". C'est en 1965 que l'artiste eut une véritable révélation qui lui permit d'assouvir son désir de visualiser le temps. A partir de cette date, Opalka décide de peindre en blanc sur des toiles noires de même dimension la suite des nombres de 1 à l'infini. De ligne en ligne, le peintre poursuit son processus de numération en commençant ses tableaux en haut à gauche pour les finir en bas à droite. Ainsi de suite, de toile en toile. En 1972, Opalka entreprend d'ajouter à chaque nouveau tableau 1% de blanc dans le noir du fond, si bien que les nombres se fondent progressivement dans le support sur lequel ils sont inscrits. Les chiffres étant peints en blanc sur des fonds gris de plus en plus clairs, l'oeuvre d'Opalka avance inexorablement vers l'invisibilité de l'écriture en blanc sur blanc et vers l'ultime étape du "monochrome mérité". A partir de cette même période, Opalka enregistre quotidiennement le son de sa voix prononçant les nombres qu'il est en train de peindre. Enfin, il termine chaque séance de travail en réalisant un autoportrait photographique devant sa toile en cours. Après une quinzaine d'élaboration de ce programmen l'artiste commence à présenter ces images aux côtés de ses tableaux.

 

Durant plus de quarante-cinq ans, l'artiste n'aura pas dévié de sa tâche. Au moment de sa disparition, Roman Opalka peignait son 236e tableau. Suspendue au nombre 5 607 249, cette dernière toile achève une oeuvre immense. L'économie des moyens laisse une oeuvre foisonnante où le temps d'une existence se déploie au fil des tableaux et des photographies, des nombres et des visages. Conçue selon un dispositif mettant en présence les différents éléments du projet opalkien, l'exposition du CIAM rassemble deux "Détails", deux textes, une série d'autoportraits photographiques, cinq "Cartes de voyage" ainsi qu'un environnement sonore et une installation vidéo. Le titre de l'exposition reprend le nom que Roman Opalka avait lui-même donné à l'ensemble de son programme. Rendue possible par un prêt d'oeuvres exceptionnel, la présente exposition a bénéficié du concours du FRAC Aquitaine, du Centre Georges Pompidou, du Studio Roman Opalka et de la Galerie Yvon Lambert ainsi que du soutien du musée des Abattoirs et de la société Tisséo. Elle marque une étape importante dans l'approfondissement de l'oeuvre d'une des expressions majeures de l'art des cinquante dernières années. 

 

Jérôme Carrié et Philippe Piguet

Commissaires d'exposition

Artistes

Partenaires

Mairie de Toulouse Frac Aquitaine Centre Georges Pompidou Les Abattoirs - Frac Midi-Pyrénées Galerie Yvon Lambert Tisséo

Adresse

C.I.A.M - Centre d'Initiatives Artistiques du Mirail 5 Allées Antonio Machado 31058 Toulouse France
Dernière mise à jour le 2 mars 2020