Les Beaux-Arts de Marseille
Un établissement de l'Institut national supérieur d'enseignement artistique Marseille Méditerranée

OFNI - Objets filmiques non identifiables

une carte-blanche cinéma à Maeva Aubert
Exposition
Film, vidéo
Beaux-Arts de Marseille Marseille
Objets filmiques non identifiés, ces films rassemblés en programmation thématiques tentent de décloisonner les genres afin de privilégier la diversité des propositions, qu’elles prennent la forme d’un documentaire, d’un film d’auteur, d’artiste, d’écrivain, de scientifique ou de chorégraphe. Ce qui m’est apparu crucial, c’est de choisir des œuvres qui explorent le mouvement même des images et la diversité du son. Maeva Aubert Mercredi 3 Mars 2010 à 17h Programme 1 - Détruire/(Re)construire (90 mn) Beam Drop de Michael Rudnick, production Chris Burden, 1987 Hus de Inger Lise Hansen, 1998 Splitting + Bingo Ninths de Gordon Matta-Clark, 1974 Zone of Initial Dilution d’Antoine Boutet, 2006 La maison démontable de Buster Keaton, 1920 Cette programmation prend comme point de départ Beam Drop, le film radical et inédit de Michael Rudnick sur la mise en œuvre d'une sculpture monumentale de Chris Burden. Par la captation de gestes architecturaux simples – démolir pour construire ou (re)construire – Chris Burden et Gordon Matta-Clark signent des manifestes sculpturaux qui questionnent les traités de l'architecture traditionnelle et remodèlent matériaux et bâtiments pour les transformer en créations chaotiques et provocatrices « d'anarchitectes ». Dans une démarche plus filmique qui utilise l’animation, Inger Lise Hansen photogaphie image par image la destruction et le démontage d’une maison puis sa reconstruction sur un autre site. Les images qu'Antoine Boutet a rapportées de Chine révèlent toute l'absurdité d'un monde qui démolit son passé pour en construire le devenir à l'identique, poussant l'observation jusqu'à des scènes burlesques où la poésie rejoint celle de la célèbre maison démontable de Buster Keaton. A l'instar des Situationnistes comme Guy Debord, ces artistes participent à un mouvement de pensée radical en développant le concept du détournement ou la « réutilisation d'éléments artistiques préexistants dans un nouvel arrangement ». Mercredi 17 mars à 17h Programme 2 – Au travail ! (82 mn) Femme toutes mains, de Camille Maury, 2000 suivi de Le regard d’une femme de chambre sur son travail, 2002 Les portraits d’Alain Cavalier : La dame des lavabos 1988 et La bistrotière, 1988 Cène de Andy Guérif, 2007 Ces cinq films rassemblés autour de ce programme partagent pour sujet commun une idée du travail. Les films de Camille Maury sous forme de deux volets se présentent comme un portrait en diptyque : documentaire pour le premier, et commande institutionnelle pour le second. Cette forme double transcende pourtant toute classification par genre et interroge avec délicatesse la banalité des gestes du quotidien poussée à son paroxysme en évitant tout ton misérabiliste. C’est dans ce même état d’esprit qu’Alain Cavalier avait réalisé une quinzaine d’années plus tôt ses « portraits épiphaniques » de femmes au travail, avec une attention particulière portée sur les objets de leur quotidien, filmés comme des natures mortes. Soucieux du vécu de chacune, il les « révèle » par des tentatives de dialogue en leur faisant raconter leur savoir-faire. Enfin, pour clore ce programme, la Cène, représentée par l’artiste Andy Guérif, n’est autre que celle bien connue dans l’histoire de la peinture occidentale, mais sa forme devient en temps réel celle d’un tableau en cours de construction grâce au savoir-faire des protagonistes eux mêmes. Ce film-performance prend ainsi pour sujet la construction d’un décor. Mercredi 31 mars à 17h Programme 3 – Vers la grâce (90 mn) Ai (LOVE) de Takaiko Iimura, 1962-63, Japon Uku Ukai de Audrius Stonys, 2006, Lituanie The Cost of Living de Lloyd Newson, 2004, Grande-Bretagne Les amours de la pieuvre de Jean Painlevé, 1967, France Ce programme rassemble des films dont l’objet commun serait une approche de la sensualité, celle des corps mais aussi des formes, des gestes et des lieux. Pour échapper à la censure des années soixante, le cinéaste expérimental japonais Takaiko Iimura filme une scène d’amour avec une virtuosité abstraite, amplifiée par une bande sonore signée par Yoko Ono. Cette œuvre à la fois subversive et charnelle, suggère quarante ans plus tôt celle du cinéaste lituanien Audrius Stonys, où les corps humains se mêlent aux paysages aquatiques pour se fondre en une seule matière. Malgré leur apparente laideur, le regard que le chorégraphe londonien Lloyd Newson porte sur les corps mutilés, opposés aux canons de la beauté classique défendus par les codes de la danse, traduit son amour pour ce qui tend « vers la grâce », sans jamais tomber dans un voyeurisme grossier. Enfin, ces formes filmiques contemporaines se concluent par un chef d’œuvre de l’histoire du cinéma d’avant-garde, Les amours de la pieuvre, réalisé par Jean Painlevé, scientifique et ami des Surréalistes, et dont la musique, signée par Pierre Henry, transforme l’animal monstrueux en danseuse échevelée.

Horaires

17h

Accès mobilité réduite

Oui

Adresse

Beaux-Arts de Marseille 184, avenue de Luminy CS 70912 13009 Marseille France
Dernière mise à jour le 13 octobre 2022