Nous ne notons pas les fleurs, dit le géographe

Exposition
Arts plastiques
Bétonsalon Paris 13

Wang Bing, Crude Oil, film, 2008. Copyright : Wang Bing.

Territoire à la fois infini et clos sur lui-même (double illusion), « le désert » cristallise un vaste faisceau de références et de disciplines, de la géographie à la littérature, de la philosophie à la biologie, de la cartographie à l’écologie. La blancheur sans qualités – ou fantasmée comme telle – du désert (qui ne peut souvent être embrassée que grâce aux cartes ou à des représentations aplanies) en fait un espace idéal de projection, d’inscription et de planification pour fantasmes politiques, utopies architecturales, expéditions scientifiques et récits de fiction plus ou moins fondateurs. Il est l’image de ce lieu hors du temps et du monde, une hétérotopie dont les représentations sont souvent connotées de romantisme. Il est aussi un paysage, un révélateur, un théâtre, un laboratoire, où se croisent trajectoires migratoires, expérimentations sociopolitiques et tentatives d’hégémonies nationales : un lieu avant tout traversé et constitué par des corps et des histoires. Nous ne notons pas les fleurs, dit le géographe. prend pour point de départ l’appropriation – sous des formes et pour des raisons variées – du désert et de ses images dans l’histoire politique et culturelle moderne et postmoderne. Au-delà d’une certaine fascination actuelle pour la question de l’entropie et une poétique de la ruine, l’exposition considère à la fois les espaces des déserts « naturels » et les espaces urbains désertés, dans une dialectique d’occupation/désoccupation, appropriation/expropriation. De tels territoires appellent au design, selon l’acception d’Hal Foster , et nombreux sont les artistes à s’être emparés de ces relations multiples pour les examiner, les documenter, en rendre compte et/ou pour produire de nouvelles projections et de nouveaux récits. Nous ne notons pas les fleurs (…) s’inspire d’une conception de la géographie qui prend en compte la relation du sujet au lieu : une conception non pas fixe mais transformable et régulièrement redéfinie et restructurée, à l’inverse de celle – autoritaire et ethnocentrique – évoquée par la citation du Petit Prince de Saint-Exupéry qui donne son titre à l’exposition. Ainsi l’esthétique documentaire, voire ethnographique de la plupart des pièces présentées recouvre-t-elle en réalité un réseau subtil de connotations, d’écarts et de narrations plus vaste, qui propose une lecture « psycho-géographique » du désert. Une série de récits (conférences, performances, films) accompagnera l’exposition.

Autres artistes présentés

Ursula Biemann
Julien Blanpied
Wang Bing
Ellie Ga
Michael Höpfner
Ruth Kaaserer
Yves Mettler
Trevor Paglen
Carson Salter
le Silo
Triple Canopy
José León Cerrillo

Partenaires

Bétonsalon bénéficie du soutien de la Ville de Paris, Département de Paris, Université Paris Diderot - Paris 7, DRAC Ile-de-France - Ministère de la Culture et de la Communication, Ministère de la Jeunesse et des Sports, Conseil régional d’Ile-de-France, Hiscox et Leroy Merlin (Ivry/Seine). L'exposition reçoit le soutien de la Fondation Suisse pour la Culture Prohelvetia, du Fonds Etant Donnés, du Forum Culturel Autrichien, Ministère Fédéral de l’Education, des Arts et de la Culture de l’Autriche

Horaires

Du mardi au samedi, de 11h à 19h

Adresse

Bétonsalon 9 esplanade Pierre Vidal-Naquet 75013 Paris 13 France

Comment s'y rendre

Accès :
Métro Ligne 14 ou RER C, Arrêt Bibliothèque François Mitterrand (sortie 3 Goscinny)
Bus 62, 89 et 132 arrêt Bibliothèque François Mitterrand, bus 64 arrêt Tolbiac-Bibliothèque François Mitterrand, bus 325 arrêt Thomas Mann
Tram T3a arrêt Avenue de France

L’ensem­ble de l’espace de Bétonsalon est acces­si­ble aux per­son­nes à mobi­lité réduite. Des toilettes adaptées sont également accessibles à l’accueil du centre d’art.

Dernière mise à jour le 13 octobre 2022