NOS TROUBLES

Exposition
Arts plastiques
CRAC OCCITANIE / Pyrénées-Méditerranée Sète
Le titre questionne le vocabulaire et les différentes formes de prises de paroles. Il joue sur les registres de l’écrit, de l’oral et des rapports qu’ils entretiennent. Ce jeu de malentendus rejoint la proposition de l’artiste Adel Abdessemed et le titre de l’oeuvre qu’il propose pour l’exposition : " mal vu ". L’utilisation du vocabulaire prend sens à partir d’un contexte précis.

Complément d'information

NOS TROUBLES

Le titre questionne le vocabulaire et les
différentes formes de prises de paroles. Il joue sur les registres de l’écrit, de l’oral et des rapports qu’ils entretiennent. Ce jeu de malentendus rejoint la proposition de l’artiste Adel Abdessemed et le titre de l’oeuvre qu’il
propose pour l’exposition : " mal vu ".
L’utilisation du vocabulaire prend sens à partir d’un contexte précis.
Que voit-on ?
Deux photographies .
Celle d’une femme, plus précisément celle d’une religieuse appartenant à la communauté franciscaine, qui mendie dans le métro new-yorkais. Les usagers passent sur des escaliers roulants autour de cette figure
solitaire, et derrière une immense horloge : " time is money ".
Puis, un cadrage ou un recadrage, fait
apparaître un détail comme un élément central.
La vue se focalise alors sur le geste, la main
tendue, l’argent dans cette main et une médaille
religieuse.
Ces deux photographies présentées dans un
encadrement doré prennent alors un statut
d’icône. Une icône qui prend place dans l’histoire
des vanités. Le traitement de l’éclairage de la
salle d’exposition compose avec les
photographies un espace de méditation qui
peut faire basculer la lecture vers une sorte de
filiation caravagesque et son héritage
scandaleux. Le code de ces images s’inscrit
dans l’histoire de l’art occidentale, issue d’une
culture dont le socle s’origine dans l’iconographie
commandité e par le pouvoir religieux. La vanité
s’apparente également à la lignée d’une
poétique épicurienne et humaniste qui pose
comme fin, la destinée de chacun .
Quelle analyse peut-on faire de cette
proposition aujourd’hui ? Quelle place fait-on à
la religion à un moment où la croisade religieuse
est à nouveau revendiquée ?
Cette religieuse est-elle la réaffirmation d’une
communauté religieuse , bloc solidaire allant
jusqu’à la passion fanatique, face à l’hérésie des
cultures mécréantes.
" Mal vu " d’Adel Abdessemed témoigne des
paradoxes de cette situation, et renvoie à ce qui
est revendiqué ainsi qu’à ce qui est présenté.

Cette oeuvre née de l’après 11 septembre est
exemplaire de la situation artistique dans
laquelle souhaite se positionner l’exposition "
nos troubles " et quels en sont ses enjeux . Les
artistes invités affirment une prise de position
avec des repères très lisibles où le non-sens
parfois convoqué ne fait que renvoyer un miroir
à la paranoïa ambiante , la peur et le repli
identitaire.
Revendiquer une position d’artiste en tant
qu’être à part entière , c’est accepter les
débordements et refuser l’instrumentalisation
de l’oeuvre, tel un produit qui se rajouterait aux
productions d’un système de libre échange où la
forme s’autocensure pour ne pas déranger le
cadre du marché. Ainsi Chourouk Hriech utilise
le dessin pour échapper au médium vidéo, trop
lisse, de son point de vue, aplatissant ses
propos qui ne le sont pas. Malachi Farrell
revendique la production de pièces
encombrantes parce que difficile à assumer par
l’institution . Il pousse les possibilités jusqu’à
leurs limites , bricolant les nouvelles
technologies avec la virtuosité d’un activiste
autonome. Au-delà de l’immédiateté , sa
pratique procède d’une économie cherchant
une alternative au système libéral . Pour ne
citer que quelques oeuvres et démarches
présentées à l’exposition " Nos troubles ".
Les douze artistes invités ne répondent pas à
un mot d’ordre ou à une commande qui rentrerai
dans le cadre d’un texte programmatique . Le
temps de l’exposition laisse ouverte la porte à
l’urgence des situations de chacun et fait
confiance aux oeuvres que les artistes ont besoin
de produire ou de montrer à Sète. Le centre
d’art de Sète leurs permet d’expérimenter
véritablement grâce au respect et l’attention
remarquable que son équipe porte à la création
vivante.

Lise Guéhenneux

Autres artistes présentés

Abdel ABDESSEMED, Saâdane AFIF, Pierre ARDOUVIN, Lilian BOOURGEAT &, Philippe VUILLEMIN, Valérie DU CHÊNÉ
Malachi FARELL, Chourouk HRIECH
Michèle LECHEVALLIER & Fabien FRIEDRICH, Cécile NOGUÈS, Nathalie RAO SABDAM

Horaires

Tous les jours sauf mardi de 12h30 à 19h00- Sam Dim de 13h00 à 18h00.

Accès mobilité réduite

Oui

Adresse

CRAC OCCITANIE / Pyrénées-Méditerranée 26 Quai Aspirant Herber 34200 Sète France
Dernière mise à jour le 13 octobre 2022