NØNE FUTBOL CLUB : One Way Ticket

Exposition
Arts plastiques
Galerie Gourvennec Ogor Marseille

NØNE FUTBOL CLUB

One Way Ticket

31 août – 26 octobre

Vernissage samedi 31 août 2013 de 11h à 19h


Mezzanine :

Véronique BIGO

Project Room :
Elsa DESSARPS - Prix de l'ESADMM

 

La Galerie Gourvennec Ogor est heureuse de présentée l'exposition One Way Ticket du duo d'artistes Nøne Futbol Club.


Petits cons, grands pontes ? par Nicolas Rosette


Nøne Futbol Club est un duo capable de mobiliser autant de complices que nécessaire pour réaliser leurs œuvres et leurs performances.
La composante ludique est indissociable de leur processus de création qui aborde le monde comme un terrain de jeu pour l’expression d’un art dont la nature sans cesse confinée à la cellophane des white cube et des grands palais doit prendre le risque d’être un produit de grande distribution. Le principe récursif dans leur travail est le retournement. Il ne s’agit pas de détournement d’éléments de la pop culture (ou de la culture populaire, le terme changeant selon si cette culture nous viens d’un côté ou de l’autre de l’océan Atlantique) mais d’un retournement dont l’adresse finale est toujours la culture populaire. Une double inversion, dont le procédé de révélation nous renvoie en miroir les devenir possibles d’un monde de l’art devenu moins subtil que les cultures médiatiques populaires actuelles ; dont les pratiques de détournements critiques et jubilatoires sont le fondement. Nøne Futbol Club serait-il en train d’appliquer à l’art contemporain ce que les cultures numériques ont fait subir à Chuck Norris, le Pape ou Dark Vador ?


Si leur travail peut évoquer celui des surréalistes (pour l’aspect loufoque) et des situationnistes (par l’utilisation de la culture mass media) ce n’est pas par désir particulier de filiation. Dans leur performance Work nº096 : just married, où ils profitent de l’arrêt d’un bus parisien en train d’embarquer des voyageurs pour lui coller à l’arrière une pancarte « just married » et une demi-douzaine de casseroles, ce n’est pas tant le choix des éléments (bus, Paris, image d’Epinal quincaillière sur le mariage, performance) que le hack espiègle de l’ordinaire urbain avec pour finalité de contester la facture sociale établie. C’est une même mécanique qui est à l’œuvre dans Work n°78 – Ram Raid lorsqu’ils attaquent à la voiture bélier l’espace d’exposition sensé les accueillir. Si cette performance peut sembler s’inscrire dans une tradition, l’intention ici est cependant mise en abîme : qui cambriole quoi, finalement ?


La série d’œuvre la plus marquante et la plus littérale de la démarche de retournement qu’opèrent les artistes est sans doute ces voitures Renault des années 70 et 80 dont chaque pièce de carrosserie et d’habillement intérieur ont été méticuleusement retournées, présentant à l’extérieur ce qui devrait être à l’intérieur. Chahutant nos perceptions et nos ressentis du dedans/dehors, la série s’en prend aux représentations populaires de l’automobile ou se mélangent le goût de la mécanique, la morbidité de l’accident, la voiture comme réceptacle de l’insurrection et la fascination de l’objet devenu sculptural. Répondant aussi bien à des critères cyniques de production d’œuvres par le détournement d’icônes pop qu’à un désir subtil de nous confronter à nos représentations culturelles, ces sculptures automobiles sont à la fois séduisantes et iconoclastes ; à l'instar de leur créateurs.

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Mezzanine :
Véronique BIGO
Animaux/Chaussures/Nuages

La Galerie Gourvennec Ogor est heureuse de présenter le travail de l’artiste française Véronique Bigo, en parallèle de son exposition personnelle «La voleuse d’Objets» qui se déroulera au Silo à Marseille du 14 septembre au 23 décembre 2013.

Véronique Bigo s’approprie l’histoire des objets pour la retranscrire, en donner sa vision. Ses oeuvres interpellent. Elles ne laisse jamais sans réponse celui qui les regarde. Les degrés de lecture sont multiples : à chacun de décrypter les objets, leur sens et d’assembler les éléments narratifs et picturaux pour découvrir l’histoire qu’ils racontent.
Libre et indépendante, l’artiste transgresse les frontières temporelles et transcende les distinctions entre art, design et production industrielle; les trois domaines étant pour elle continus, dans la lignée de Raymond Loewy.
L’objet est regardé, analysé et devient le sujet du portrait, magnifié, « starifié » : «J’aime faire le portrait d’objets chargés de leur propre vécu». Images connues ou reconnues de notre mémoire collective - toutes sont interprétées et posent la question de l’identité et du sens.
La composition dépouillée de ses toiles de lin brut, l’utilisation du noir et l’objet isolé apportent puissance et
signification aux formes et les subliment. Dissociant parfois dessin et couleurs, l’artiste appose une bande de
vibrations chromatiques, graffitis colorés proches du Street Art. Les nombreuses taches projetées sur la toile expriment le « vécu » de l’objet par l’artiste, les émotions qu’elle lui attribue.

Effrontée, curieuse et mystérieuse, elle ne s’interdit rien et puise son inspiration partout. Beaucoup des toiles qui seront présentées retracent sa ville : de la Navette – rendue à son origine érotique- au détail architectural de l’espace du Silo, de la Cité Radieuse, du Mucem, en passant par le Savon de Marseille ou encore un objet designé par Ora Ito ; ces objets emblématiques de Marseille sont issus d’univers variés et d’histoires multiples. Radiographiés selon sa vision, l’artiste offre ainsi à tout un chacun la possibilité d’en donner sa propre interprétation, toujours libre, forte et chargée de sens. Peintre du temps présent, Véronique Bigo est une anthropologue imaginative de notre modernité et construit une oeuvre qui nous questionne sur les objets éphémères de notre société.

Biographie :
Diplômée des Beaux Arts, Véronique Bigo obtient en 1970 une bourse à Rome et s’y installe jusqu’en 1986. Elle vit ensuite à Paris où elle enseigne à l’école d’Architecture de Paris la Villette. Installée à Marseille depuis 2004. Dans son ouvrage Comprendre l’art contemporain, le critique d’art Jean-Luc Chalumeau fait ce constat : « Elle est l’une des meilleures représentantes de la deuxième génération de la nouvelle figuration en Europe ».
Ses oeuvres sont présentes dans une quinzaine de musées parmi lesquels le Centre Georges Pompidou, le Musée d’Art et d’Industrie de Roubaix, Frac Champagne Ardenne ou la Franklin Furnace Foundation de New York.


Project Room :
Elsa DESSARPS - Prix de l'ESADMM
"95° away from the nose, 75° downward, 60° toward the nose, and 60° upward"

La Galerie Gourvennec Ogor est heureuse de présenter le travail de l’artiste française Elsa Dessarps, lauréate 2013 du Prix de l’École Supérieure d’Art et de Design Marseille-Méditerranée ESADMM. Cette seconde édition récompense le
travail d’un élève de cinquième année de l’ l’École Supérieure d’Art et de Design Marseille-Méditerranée.

Un jury de professionnels de l’art contemporain composé de Françoise Aubert, responsable de la Fondation Vacances Bleues, membre des mécènes du Sud, Jean-Louis Connan, directeur de l’ESADMM, Sylvain Blanc, directeur artistique de la Manufacture 284C, Marie-Hélène Féraud, collectionneur, Didier Gourvennec Ogor, galerie Gourvennec Ogor, président de Marseille Expos, Julien Ludwig-Legardez, responsable de l’atelier Tchikebé, Stéphane Marty, responsable de Rétine Argentique, laboratoire photos et Jérôme Pantalacci, directeur de la foire Art-O-Rama a élu la lauréate.

La Lauréate se voit ainsi récompensée par l’organisation d’une résidence à la Manufacture 284C (01 août au 12
septembre), d’un focus à l’occasion de la foire Art-O-Rama (30 août - 7 septembre), d’une exposition personnelle dans le Project Room de la Galerie Gourvennec Ogor (1 septembre au 26 octobre), d’une exposition à l’espace de la
Fondation Vacances Bleues (19 novembre - 20 décembre). Les Éditions du Tingre, Atelier de sérigraphie d’art
« Tchikebe ! » offrent par ailleurs au Lauréat du prix la possibilité de produire une édition sérigraphiée en relation avec son travail. Enfin, Rétine Argentique proposera à la lauréate une formation personnalisée dans le domaine de la
photographie et lui assurera des visuels professionnels de ses expositions.
L’objectif de ce prix est de faire la promotion d’un artiste ayant fait sa formation artistique à l’École Supérieure d’Art de Marseille, de lui faire profiter d’une expérience professionnelle dans différents lieux qui composent le tissu culturel local, de l’accompagner dans sa démarche artistique et, autant que possible, de lui donner une opportunité de se faire connaître tant au niveau National qu’International.

ELSA DESSARPS
Tout part essentiellement du bricolage ; ancré dans le contexte de deux villes où j’ai un pied, Marseille et Berlin, entre nécessité et volonté de récupération face à un système. Néanmoins pour moi, c’est surtout un jeu.
Récupérer des objets et évacuer leur fonctions première, les voir comme formes, matières à manipuler lors
d’expériences qui viennent souvent d’envies parfois impossibles à réaliser. Je tente de relever des petits challenges dans la sculpture :
Comment faire un château de cartes qui serait solide, inébranlable suite à une frustration de ne pas réussir à faire tenir trois cartes ? Comment redonner la forme ronde à un ballon vidé d’air ? …
Il faut que ces moments de création soient ludiques, qu’ils laissent une place à l’imprévisible et l’erreur. Ne pas faire un projet précis et détaillé mais « faire » sur l’instant. Parfois cela passe par ce que Christian Morel appelle le bricolage cognitif. Une façon de persévérer dans l’erreur, créée par des raccourcis intuitifs de la pensée. Pour déclarer une décision absurde, il faut un puissant décalage entre l’action et le but, qui passe souvent dans mon travail par une discordance de matériaux.
Mes pièces dérivent toutes d’une histoire, d’anecdotes, de péripéties de leur création. Les éléments de constructions viennent comme des moyens rassurants d’assemblage, de solidité, de progression.
J’aime les chantiers, les pièces de mécano, les structures internes des bâtiments, formes simples qui me rappelle des décors ou machines de science-fiction. Des structures délimitant un espace-temps, celui de la construction, celui du jeu, d’un futur possible.
La suspension dans mon travail est venue d’un refus d’utiliser les socles classiques trop imposants pour mes
sculptures plutôt morcelées et légères.Puis c’est devenu une manière de désolidariser mes sculptures d’un contexte possible, qu’il soit mur ou sol. Finalement leur donner un territoire propre, où peut se déployer une certaine narration.
Ou encore à la manière d’un schéma ou de graphiques, les composer dans cet espace comme des dessins sur une page blanche, en les positionnant à hauteur de regard, ou à l’inverse trop bas, trop haut … Des sculptures entre
plafond et sol, cet écart vierge et « invisible » qui souligne la précarité et la fragilité du temps de la sculpture.
Juillet 2013

Tarifs :

entrée libre

Commissaires d'exposition

Autres artistes présentés

Elsa Dessarps

 

 

Horaires

du mardi au samedi de 10h à 13h / 15h à 19h et sur rendez-vous

Accès mobilité réduite

Oui

Adresse

Galerie Gourvennec Ogor 7 rue Duverger 13002 Marseille France
Dernière mise à jour le 13 octobre 2022