Neal Beggs : THERE ARE NO MOUNTAINS IN SAINT-NAZAIRE

COMMUNIQUE DE PRESSE

En 1998, le travail de Neal Beggs (qui s’ancre dans la peinture) connaît un tournant nouveau lorsqu’il décide de réaliser « Surface action », une oeuvre fondatrice de sa pratique actuelle. Celle-ci consiste pour l’artiste à parcourir les murs de la galerie « à la verticale » muni de piolets et de chaussures à crampon.

« Surface action » comme les oeuvres suivantes « Express Way » ou « Move side Way » « disent parfaitement la teneur conceptuelle et formelle de cet univers singulier. Le geste essentiel de Neal Beggs est, en effet, celui de grimper, c’est-à-dire de verticaliser le mouvement du corps (on marche à l’horizontal). Plusieurs oeuvres de Neal Beggs peuvent s’apparenter à un redressement du dripping de Jackson Pollock, dans la disposition des signes et du corps. Ici, on ne domine plus le monde, on tente de le reconquérir selon des modalités nouvelles qui réintroduisent la notion de sublime. Neal Beggs retient cependant de Pollock ce modernisme qui définit l’oeuvre par le déroulement de son strict processus. Mais, en artiste de son époque, il joue sur la porosité des frontières entre l’art et la vie, ce qui confère à son travail une dimension incontestablement éthique ainsi qu’une affirmation très personnelle du territoire qu’il balaye. Dans la vie, donc, Neal Beggs aime escalader, que ce soit les murs à cela dévolus ou les montagnes d’Ecosse mais aussi les tours de Glasgow (par les escaliers). Transférer cette inclinaison dans l’univers de son art, par la performance, le détournement des objets ou les listes écrites, lui permet de poser la question du « où et quand » de l’art, d’établir cette limite qui, sans jamais rompre le lien avec la vie, fait de l’art une activité spécifique. »

« There are no Mountains in Saint-Nazaire » est la première exposition monographique importante de Neal Beggs en France, réalisée à l’issue d’une résidence.

L’exposition au Grand Café
L'exposition conçue par Neal BEGGS au Grand Café s'offre comme une traversée du réel à sa surface et est construite sous la figure géométrique du parallèle. Tout l'oeuvre de Neal Beggs se loge en effet, souvent de manière poétique entre le réel et la fiction, le visible et l'invisible. La métaphore de l'ascension s'apparente à une quête, celle du sens, de l'existence et du rôle de l'artiste. De ce point de vue, Le Mont Analogue, est oeuvre exemplaire que l'artiste a conçu pour l'exposition. Elle nous restitue l'entreprise de traduction en anglais du fameux livre éponyme de René Daumal à laquelle s'est attelé Neal Beggs. Ne maîtrisant pas le français, Neal Beggs a fait appel à la traduction automatique par ordinateur pour pouvoir accéder au texte (qui conte l'histoire d'une expédition partie à l'ascension d'une montagne qui n'existe pas).

Faisant le constat que "There are no mountains in Saint-Nazaire", Neal Beggs s'est intéressé aux enrochements, c'est-à-dire ces blocs de pierre issus de carrière et disposés dans nos villes pour prévenir le stationnement des gens du voyage ou délimiter certaines zones. Ainsi quelques uns de ces enrochements seront déplacés et placés à l'entrée du centre d'art.