Natsuko Uchino

Si on évite le mode linéaire, progressif, flèche (mortelle) du temps techno-héroïque, et qu’on redéfinit la technologie et la science comme étant en premier lieu une besace culturelle plutôt qu’une arme de domination, on découvre comme un plaisant effet secondaire que la science-fiction peut être vue comme un champ moins rigide, moins étroit, pas nécessairement prométhéen ou apocalyptique du tout, et finalement un genre moins mythologique que réaliste. Ursula K. Le Guin, La théorie du panier fiction. 1986

Née en 1983 au Japon, Natsuko Uchino est diplômée de la Cooper Union à New York en 2007. Son parcours est autant marqué par l’expérience agricole et collective que par le réinvestissement des techniques traditionnelles, notamment de la céramique. Le travail de la terre est en effet l’un des points d’entrée dans son oeuvre. Il marque un engagement du geste dans un temps plus étendu, cherchant à construire une voie originale face à l’accélération de la transformation mécanique et digitale du monde.

La dimension collective est également importante dans sa démarche en s’associant à d’autres artistes, à des artisans et étudiants dans un principe de transmission et d’échange. Natsuko Uchino développe ainsi une pratique transversale entre l’art et l’écologie, revisitant l’histoire des techniques et des savoir-faire et les actualisant face aux grands enjeux sociétaux et écologiques de notre époque.

Pour sa première exposition personnelle dans une institution muséale française, Natsuko Uchino entrelace au sein des espaces les récits. Plus qu’un simple hommage à l’écrivaine américaine Ursula K. Le Guin, « Fiction Théorie Panier » dessine une manière d’habiter le monde entre permanence des gestes et savoirs séculaires, écologie du réemploi et expérimentation de la matière.
Ces dernières années, le travail de Natsuko Uchino a notamment été exposé à la Kunsthalle Baden- Baden, à la Kunsthal Charlottenborg de Copenhague et encore au Musée d’art moderne de la Ville de Paris.

Cette exposition est réalisée en collaboration avec la Fondation d’entreprise Martell (Cognac), le Moulin du Got (Saint-Léonard-de-Noblat), les entreprises Blanchon (Limoges) et Bonnichon (Linards) et DTER design & territoire (Limoges). Natsuko Uchino est représentée par les galeries Joseph Allen (Paris) et Sorry We Are Closed (Bruxelles).