murmur, shoes and fracture

Exposition
Arts plastiques
Parc Saint-Léger Pougues-les-Eaux

BLS 2004

murmur, shoes and fracture est une composition visuelle, sonore et performative dans le paysage du Parc Saint Léger, proposée par Jean-Baptiste Bruant, Frédéric Lormeau et Maria Spangaro. Elle prend en compte les différentes composantes du lieu : le Pavillon des Sources, la serre en ruine, la prairie, le Centre d’art, mais aussi les corneilles, les saisons, la promenade. Tous ces éléments sont ré-agencés, rejoués, déplacés dans un dispositif qui comporte des figures permanentes et visibles pendant toute la durée de l’exposition, et des parties activées lors des deux performances (les 25 septembre et 17 octobre). A l'occasion de l'exposition murmur, shoes and fracture, le n°23 de SEMAINE, revue hebdomadaire pour l'art contemporain est consacré au travail des trois artistes.

Complément d'information

murmur, shoes and fracture

murmur, shoes and fracture est une composition visuelle, sonore et performative dans le paysage du Parc Saint Léger, proposée par Jean-Baptiste Bruant, Frédéric Lormeau et Maria Spangaro. Elle prend en compte les différentes composantes du lieu : le Pavillon des Sources, la serre en ruine, la prairie, le Centre d’art, mais aussi les corneilles, les saisons, la promenade. Tous ces éléments sont ré-agencés, rejoués, déplacés dans un dispositif qui comporte des figures permanentes et visibles pendant toute la durée de l’exposition, et des parties activées lors des deux performances (les 25 septembre et 17 octobre).

Le Centre d’art est occupé par la vidéo projection d’une image de la serre sous la neige, image méditative, presque hypnotique, muette. Dans le pavillon des sources, empli de brouillard, sont enfermés les cris des corneilles, cris qui hantent régulièrement, notamment au printemps, le Parc tout entier. Enfin, au fond de la grande prairie, près de l’entrée du Centre d’art, une composition sonore et musicale est diffusée par le sol. Pour les performances, les trois artistes porteront des chaussures qui les élèveront au-dessus du sol, les pieds très cambrés, dans une position instable qui induira une démarche à la fois chaotique et délicate, une tension corporelle très éprouvante. Ils déambuleront dans les espaces du Parc en portant sur le dos des enceintes diffusant des sons spécifiques à chacun et ils émettront eux-mêmes des sons : chuchotements, paroles, cris, chants...



murmur, shoes and fracture est en quelque sorte le « précipité chimique » résultant d’une résidence à trois au Parc Saint Léger, à différentes saisons de l’année, composé des trois univers artistiques, de l’expérience de vie et de travail en commun, ainsi que des caractéristiques du lieu. Jean-Baptiste Bruant et Maria Spangaro collaborent depuis de nombreuses années pour des performances, des installations vidéos et des expositions où les dimensions corporelles et sonores sont intimement mêlées. Frédéric Lormeau a d’abord travaillé l’objet, la sculpture, mais une sculpture conçue dans sa relation avec le corps, avec la main qui la manipule, et avec le paysage ; travail qui le mène à impliquer la chorégraphie. Lors d’une première rencontre, en 1999, au Japon, pays influant et référent pour les trois artistes, des affinités et des intérêts communs sont très vite apparus, notamment la présence du corps et de son mouvement, essentielle aux deux démarches.

La résidence au Parc Saint Léger a été tout de suite appréhendée par les trois artistes comme pouvant être la matière même du travail, terrain d’observation et d’enregistrement des humeurs, des frictions, des euphories et des incidents (ce que les artistes appellent les « idiorrythmes »). C’est aussi une expérience artistique « démocratique », une tentative pour trouver le juste équilibre et le bon endroit pour faire apparaître une oeuvre commune, sans rapport hiérarchique, sans compétence attribuée. Ce parti pris difficile et périlleux est énoncé aussi par les artistes comme une prise de position politique, déjà inscrite dans leurs démarches respectives. Chez ces trois artistes, il y a toujours le constant souci de maintenir une position d’artiste non autoritaire, qui laisse la place à l’indéterminé, à l’incident, qui laisse le spectateur opérer des choix, parmi des propositions visuelles, chorégraphiques, performatives et/ou sonores fragmentées, multiples.

Il y a également, et là aussi, il s’agit d’une revendication politique, la prise en compte du temps, un temps volontairement étiré, éprouvé dans sa durée tant par l’artiste que par le spectateur.



C’est sur ces deux notions importantes que les préoccupations des artistes rejoignent le projet du Centre d’art, qui se veut justement un lieu de vie et de travail, de rencontre et de partage, un endroit de ralentissement et d’amortissement, en retrait et en résistance par rapport à l’accélération du monde urbain.

murmur, shoes and fracture est ainsi le résultat de la conjonction entre des désirs d’artistes et un lieu, sa configuration paysagère et son projet artistique. Dans cette expérience, le Centre d’art a trouvé avec les artistes une manière particulièrement juste de jouer la résidence, qui n’est plus non seulement de l’espace, du temps et des moyens pour une création, mais surtout un espace de mise en commun, la possibilité d’expérimenter et de rendre concret des envies intuitives, de confronter à la réalité quotidienne de la vie commune des aspirations et des inspirations artistiques.

murmur, shoes and fracture sera pour le visiteur une manière inédite de redécouvrir les espaces du parc, de l’appréhender dans ses multiples dimensions : temporelles, spatiales, sensorielles, émotionnelles... Les différentes strates qui ont nourri le travail de création apparaissent par bribes ou fragments, et rencontrent le propre cheminement du promeneur.

Horaires

exposition ouverte du mercredi au dimanche de 14h à 18h et sur rendez-vous, entrée libre

Adresse

Parc Saint-Léger Avenue Conti 58320 Pougues-les-Eaux France
Dernière mise à jour le 2 mars 2020