Muriel Toulemonde, Oeuvre vidéo

communiqué de presse

Les oeuvres de Muriel Toulemonde s'interrogent sur l'omniprésence de la notion de perfection du corps, de performance physique et de dépassement des limites "naturelles" de la vie. Du pouvoir de la science et de la technologie dans le dépassement de ces limites. De la vanité de telles tentatives. De l'impossibilité de ces issues.







A l’occasion de « Synthétique Plaisir », Festival accès(s) 04, le Vidéo K.01 présente l’ensemble des vidéos de l’artiste, depuis L’éclusière, de 1996 jusqu’à Atalante*, projet en relation avec les Olympiades 2004 en Grèce. L’artiste y aborde la course dans sa dimension spirituelle et l’entraînement sportif comme un récit intime et solitaire de l’effort.















On est toujours fasciné par la beauté saisissante, sensuelle, des images de Muriel Toulemonde, alors que les corps qu’elle nous donne à voir, en plein effort, à contre courant, forcés ou à l’abandon, évoquent aussi le temps, la mort à travers le prisme d’une esthétique très aboutie porteuse d’une dimension spirituelle. Le corps et le temps, le jeu et la lutte, le plaisir et la souffrance, la beauté et l’angoisse sont au coeur de son travail, jusqu’à en devenir obsessionnels. Il n’y a pas d’échappatoire aux images de Muriel Toulemonde, sauf celui du moment présent, de cet instant troublant qui nous est montré, dans un équilibre infiniment juste du corps mouvant dans l’espace, entre le rêve et la chorégraphie.















« Je ne suis pas une guerrière, je ne suis pas dans le combat. Ma volonté première est de donner du sens. La beauté vient simplement de ma manière de travailler, de créer des images. Mon rapport au monde contient l’idée de la beauté. C’est dans mon regard. Aujourd’hui j’ai envie de déstructurer ce regard pour ne pas reproduire ce que j’ai déjà fait. Dans mon travail, le corps est toujours le réceptacle d’un temps qui est donné, imposé. C’est un corps qui cherche à repousser ses propres limites, notamment par la science et la médecine. J’exploite l’idée d’un corps technologique. Certains peuvent y voir de la violence.







Je pars de matière existante. Une seule fois j’ai fais une mise en scène. C’est pour L’éclusière où j’avais besoin d’une piscine vide. Sinon, j’ai l’intuition de ce que j’ai envie de filmer. On a pu parler de « documentaire » pour la série anästhesie. Mais face à un événement ce que je vois m’appartient, n’importe qui d’autre aurait vu autre chose. Il n’y a pas d’objectivité en photographie.







Quand je tourne, je tourne beaucoup. Ensuite, j’ai besoin de temps pour savoir que faire de ces images. Je n’ai pas à tout montrer, je dois choisir l’image qui fait sens. Quand je filme, je ne connais pas la forme définitive. Je trie les images pour tendre vers ce que je peux exprimer. J’affine, je pointe progressivement vers l’idée qui était à la base du travail. C’est comme un peintre qui revient inlassablement sur sa toile. Mon travail de montage, c’est comme le travail du peintre. Rajouter, enlever, corriger... jusqu’à trouver le bon équilibre. »























Muriel Toulemonde est née en 1970. Elle vit et travaille à Paris.































* co production AFAA, Ministère des affaires Etrangères, Arte, Domaine départemental de Chamarande, Transat Vidéo et Vidéo K.01, Le Parvis centre d’art contemporain, Pau