moving things

Violaine Lochu et João Fiadeiro
Exposition
Arts plastiques
Villa Arson Nice
Moving Thing

Violaine Lochu et João Fiadeiro imaginent un projet collectif et évolutif qui est aussi l’aboutissement d’une année de recherche et de création au sein de l’école d’art de la Villa Arson autour des pratiques d’improvisation. Une exposition comme un « geste » improvisé et indéterminé, progressivement indexée sur des rencontres, incluant l’environnement physique, l’espace, le temps et la durée, les médiateurs ainsi que les publics.

L’exposition moving things réunit Violaine Lochu, performeuse, artiste visuelle et sonore française, et João Fiadeiro, danseur, chorégraphe et théoricien portugais. Le groupe de travail* à l’origine du projet propose une rencontre inédite entre les deux artistes afin de mettre à l’épreuve leurs notions respectives et croisées de l’improvisation et de l’indétermination.

Les deux artistes proposent en réponse un objet progressivement indexé sur des rencontres, incluant l’environnement physique, le temps et la durée de l’exposition, les médiateur.trice.s et les différents publics.

Violaine Lochu conçoit une installation performée en métamorphose permanente. Les différentes choses la constituant, choisies pour leurs possibilités de transformation – sucre, gélatine, œufs, tissu, fil élastique, aluminium, pâte à modeler, mousse expansive, colle liquide, encres colorées, objets trouvés à la Villa Arson… – sont activées selon des protocoles analysant leurs propriétés (poids, taille, matière, couleur…) et leurs potentialités performatives (sonore, chorégraphique, théâtrale…). Non assignées à un usage fixe et unique, elles deviendront tour à tour décor, sculptures, accessoires, costumes. Ces éléments, pliés, rangés dans une esthétique minimale au sein de la Galerie Carrée à l’ouverture de l’exposition, seront peu à peu déployés sur tout l’espace ; installés comme objets sculpturaux, activés par leur propre inertie (phénomène d’effondrement par exemple), ou par les performeurs qui les déplaceront, les porteront sur eux ou (se) les offriront. Par l’interaction avec les performeur.euse.s qui l’accueillent, le public pourra participer à MovingThings ; la mouvance des choses sera ainsi indéterminée, improvisée et aléatoire. Les médiateur.trice.s transformé.e.s ici en performeur.euse.s activeront quotidiennement ce dispositif absurde oscillant entre tablier de jeu de société ou cérémonie du thé au Japon.

Pour João Fiadeiro, l’improvisation oblige à un changement de paradigme. Au lieu d’utiliser les expériences passées et les attentes futures comme paramètres, il s’agit pour lui d’opter pour une sensibilité radicale envers le moment présent. Le temps cesse d’être perçu de façon linéaire, il est vécu comme une bande de Möbius – sans intérieur ni extérieur, sans avant ni après – créant les conditions pour «voir à nouveau», comme pour la première fois. Le chorégraphe intervient dans l’exposition à trois reprises avec des étudiant.e.s de différentes écoles universitaires. Avec pour point de départ le coefficient d’invisibilité des corps en situation de s’adapter à toute convention (comme celle de visiter une exposition par exemple), les performeur.euse.s joueront des frontières entre le réel et le virtuel, le vrai et le faux, l’absence et la présence. Ces oscillations contraires laisseront des traces qui participeront ainsi à la construction paysage de l’exposition. Chaque activation sera précédée d’un workshop qui préparera les performeur.euse.s à interagir, à s’adapter à son environnement, ainsi qu’à répondre à tout processus d’improvisation : « être à la hauteur de ce qui nous arrive » **.

Les workshop organisés par les deux artistes, et dans la lignée d’un programme de recherche annuel Improvisation/Indétermination***, vont également transmettre aux performer.euse.s des manières de ne pas agir comme des simples interprètes mais comme des êtres autonomes. Plus qu’esthétique, ce projet contient en effet une dimension éthique analysant les notions d’écoute, de liberté, de transmission, de fragilité, d’engagement, de respect, de responsabilité individuelle et collective. Questions éminemment politiques.

moving things peut ainsi se traduire par la collaboration et l‘hybridation mouvantes entre les pratiques des deux artistes, par les choses qui bougent mais aussi par les choses qui remuent émotionnellement. Ce triple sens fait écho au processus de création des performances à l’œuvre dans l’exposition.

moving things est aussi un projet de réflexion et de recherche sur l’archive de la performance : que reste t-il d’une performance une fois celle ci achevée ? Comment la documenter, s’en souvenir ? Quel statut donner aux formes non performatives qui en dépendent ?
Une édition numérique – réalisée en collaboration avec le graphiste, webdesigner et typographe Christophe Hamery – accueillera tout au long de l’exposition des photos, vidéos, textes, dessins, réflexions théoriques… produits par les artistes eux-mêmes mais aussi les performeur.euse.s.


*Le groupe de travail à l’origine de l’exposition est formé de Jérôme Mauche, coordinateur, Joan Ayrton, Ondine Bréaud-Holland, Alice Godfroy, Eric Mangion et Mathilde Roman.
** Selon une expression de Gilles Deleuze.
***L’exposition est en effet l’aboutissement d’une recherche collective menée entre septembre 2019 et mars 2020 par près de quarante artistes plasticien.enne.s, danseur.euse.s, théoricien.enne.s, performeur.euse.s, auteur.trice.s et plus de cent étudiant.e.s au cœur de trois institutions, la Villa Arson, le Master Arts ‘Improvisation en danse’ de l’EUR CREATES (Université Côté d’Azur) et le Pavillon Bosio de Monaco, L’École supérieure d’arts plastiques de Monaco. Étaient invité.e.s : Asaf Bachrach (IL/FR), Iván Argote (Colombie-FR), EricArlix (FR), Ismaïl Bahri (TU/FR), Béatrice Balcou (FR), Romain Bigé (FR), Anne Boissière (FR), Carla Bottiglieri (IT), Antoine Boute (BE), Marjorie Burger-Chassignet (FR), Monster Chetwynd (GB), Jean Clam (LB/FR), Simona Denicolai& Ivo Provoost (BE), João Fiadeiro (PT), FedericaFratagnoli (IT/FR), Gabriel Gauthier & Elsa Michaud (FR), Alice Godfroy (FR), Sylvie Kleiber (CH) & Virginie Yassef (FR), JurijKonjar (SI), Patricia Kuypers (BE/FR), Galaad Le Goaster (FR), Violaine Lochu (FR), Paul Maheke (FR/GB), Jeanne Moynot (FR), Mathilde Monfreux (FR), Charlemagne Palestine (US/BE), Charles Pennequin (FR), Georgia René-Worms (FR), Stéphane Roger (FR), Marlène Saldana (FR), Daniela Schwartz (AR/FR), Albert Serra (SP), Scott Smith (US/GB).

+ d’infos sur le programme Improvisation /Indétermination

Le groupe de pilotage du programme Improvisation/Indétermination réunit Jérôme Mauche, Joan Ayrton, Ondine Bréaud-Holland, Alice Godfroy, Eric Mangion et Mathilde Roman

Complément d'information

A propos de Violaine Lochu
Le travail de Violaine Lochu est une exploration de la voix comme vecteur de rencontre et de métamorphose. Lors de longues périodes d’immersion dans des milieux spécifiques elle collecte différents matériaux sonores et visuels à partir desquels elle crée des performances, des installations sonores, des vidéos et des éditions.
Lauréate du prix Aware 2018 et du prix de la performance 2017 du Salon de la Jeune Création, nominée au prix Bernard Heidsieck – Centre Pompidou 2019, Violaine Lochu a performé entre autres au Centre Pompidou, au Palais de Tokyo, lors de Parade for FIAC 2017, au Jeu de Paume, au Centre d’Art Contemporain de Genève en Suisse, au Kunstverein de Munich en Allemagne, au théâtre le 4e art de Tunis… Son travail a été exposé lors de nombreuses expositions notamment au MAC Lyon, MAC VAL, Ferenczi museumi centrum en Hongrie, au Centre à Cotonou au Bénin, Galerie Gamu à Prague en République Tchèque, Justina M. Barnicke Gallery à Toronto au Canada…
violainelochu.fr

A propos de João Fiadeiro
Né en 1965, João Fiadeiro appartient à la génération de chorégraphes qui a émergée à la fin des années 1980 et qui a donné naissance à la Nova Dança Portuguesa. En 1990, il fonde l’Atelier RE.AL, compagnie et centre d’art qui soutient la création et la diffusion de plusieurs chorégraphes et de leurs œuvres, présentées partout en Europe, aux États-Unis, au Canada, en Australie et en Amérique du Sud. Ses pièces naviguent entre les disciplines (performance, danse et théâtre), les contextes (théâtres, galeries ou sites spécifiques) et les formats (chorégraphies, happening ou lectures-performances), dans une tentative de rester vigilant contre toute forme de normalisation, de stagnation ou de perte de discours critique. La Composition en Temps Réel est une recherche qu’il développe depuis vingt ans. Si au début il la concevait comme un outil pour soutenir ses propres pratiques créatives, elle a depuis été largement utilisée par des chercheurs en art et en sciences (dans des domaines aussi divers que l’anthropologie, les sciences des systèmes complexes ou l’économie) comme une plateforme théorico-pratique pour étudier la décision, la représentation et la collaboration. João Fiadeiro mène régulièrement des workshops dans diverses formations, écoles et universités dans le monde entier.
+ d’infos

O que fazer daqui para trás (in situ)
De la composition en temps réel (extrait)

Mécénat

Fondation Calouste Gulbenkian – Délégation en France

Horaires


Journées d’ouverture-vernissage les 17 et 18 octobre de 10h à 18h.


Ouverte tous les jours, sauf mardi, de 14h à 18h.
Fermée les 24, 25 , 31 décembre et 1er janvier.
 

Tarifs

Entrée libre

Adresse

Villa Arson 20 avenue Stephen Liégeard 06105 Nice France
Dernière mise à jour le 13 octobre 2022