Moi aussi, je me suis demandé si...(aide au premier catalogue du Cnap)

Parution
Arts plastiques
Chez Valentin Paris 03
En 1971, deux ans après le succès d'Easy Rider, Dennis Hopper réalise un second film qui, bien que primé au festival de Venise, sera très vite retiré de la circulation. Et pour cause. Totalement inclassable, l'objet tient autant du film expérimental que de la romance psychédélique à deux balles ; tout à la fois courageux, ambitieux, halluciné, décalé, fascinant, prétentieux, raté et clicheteux. L'histoire : le tournage d'un western hollywoodien dirigé par Samuel Fuller (qui joue son propre rôle), dans un village péruvien, vient d'être interrompu à la suite de la mort accidentelle d'un des acteurs. Un cascadeur (Hopper) reste sur les lieux en compagnie d'une autochtone, espérant plus ou moins trouver de l'or et construire un hôtel. Les villageois, fascinés par le tournage, décident de faire leur propre film. Pour cela, ils fabriquent minutieusement du matériel factice en taille réelle - caméras, réflecteurs, projecteurs - avec des morceaux de bambou. Et ils se prêtent au jeu. Mais leur jeu est bien différent de celui des américains. Si leur matériel est de pacotille (comme destiné à un mystérieux rituel mêlant modernité et tradition), ils n'ont pas l'intention de faire du simulacre. Quand un personnage se fait tabasser dans le scénario, l'« acteur » se prend vraiment des coups. « Pas assez réel ! », braille le metteur en scène. Le personnage joué par Hopper finit par se faire embarquer de force dans ce délire collectif,passant pour une sorte de christ que les villageois ont l'intention de crucifier. Pour « about the last movie » titre provisoire, François Nouguiès entre à son tour dans le jeu. Le matériel de tournage est cette fois en contre-plaqué et les visiteurs sont confrontés dès leur entrée dans la galerie à ces objets de fabrication artisanale qui sont censés les filmer. Une affiche d'un film à venir est présentée tandis que le carton annonce un casting. En reprenant et en déplaçant les confusions/disjonctions entre la réalité et la fiction qui sont mises en scène dans The Last Movie, l'exposition se présente ainsi comme l'ossature anachronique et ritualisée d'un tournage hypothétique. (On dit que Samuel Fuller rêvait d'installer une mitrailleuse derrière l'écran de cinéma pour décharger d'authentiques rafales sur les spectateurs et les rappeler ainsi à la réalité à laquelle ils espéraient échapper).

Accès mobilité réduite

Oui

Adresse

Chez Valentin 9 rue Saint Gilles 75003 Paris 03 France
Dernière mise à jour le 2 mars 2020