modell/stadt/muster/stadt

Exposition
Arts plastiques
Passerelle Brest

vue de l'exposition © cac passerelle, Brest - crédits photographiques : N. ollier, 2011

Le centre d’art passerelle présente du 15 janvier au 26 mars 2011, une exposition collective intitulée modell/stadt/muster/stadt, titre allemand empreint de la première présentation de cette exposition au Kunstverein Tiergarten à Berlin au printemps 2010. La thématique soulevée par la saison 2011 du centre d’art passerelle questionne la notion de la représentation du réel par l’abstraction géométrique. Ainsi le travail présenté par les artistes de cette exposition s’appuie sur la relation entre l’espace urbain et le corps humain dans une transcription quasi abstraite. La ville (stadt) moderne, en tant que lieu architectural et de concentration d’activités humaines est radiographiée, analysée, disséquée, suivant des perspectives différentes (par le dessin, la sculpture, l’installation). Apparaissent alors des formes qui opèrent comme des modèles (modell) existants : le plan, la maquette, le motif (muster)… autant de manières de représenter la ville et ses composantes de façon abstraite. Les artistes invités puisent dans la réalité, le quotidien, à travers souvent la fenêtre de leur atelier ou directement dans leur espace de création, les formats de la ville, de ses conditions sociales, humaines, politiques, idéologiques. URSULA DÖBEREINER kotti012.3, 2011 Ursula Döbereiner porte un regard sur un élément architectural récent de sa ville (Berlin) : un immeuble construit dans les années 70. Son travail de déconstruction/reconstruction de l’image vers la 3D l’a amené à découper les différents points de vues que l’on peut avoir de la façade du bâtiment. Après avoir reporté les lignes sur un dessin schématique, elle reconstitue en 3 dimensions les diverses découpes, à l’aide de plaque de carton ondulé, tel un pop-up qui se déploie dans l’espace du patio du centre d’art passerelle. Cette représentation de l’architecture urbaine perd toute sa fonctionnalité pour devenir une œuvre sculpturale, un ensemble de formes abstraites. ERIK GÖNGRICH Série de 12 aquerelle,s Paris / Florence, 2009 - 2010 Studiolo, 2009 L’idée de la ville selon Erik Göngrich s’appuie sur la combinaison des espaces privés et publics, sur la mutation et les fonctions de ces espaces. Son studiolo, empreint d’une peinture de la Renaissance italienne, est la représentation picturale et sculpturale de l’atelier de l’artiste : un espace privé dans un autre espace privé mais conçu pour être ouvert à tous. Sa conception de l’espace invite à l’échange, à la rencontre, à l’interactivité. Ces espaces s’apparentent à des sculptures, à des modules qui composeraient l’espace urbain collectif idéal. STÉPHANIE NAVA Habités, 2009 Lieu commun (fondazione e legatura), 2007 La cité, 1997-2009 La conception de la ville selon Stéphanie Nava est indissociablement liée aux conditions de l’homme moderne, aux comportements sociaux, idéaux. La ville est immaculée de blanc, uniforme, géométrique voire stéréotypée, répondant de la fragilité et des aspects psychologiques de l’être humain. La relation de l’un avec l’autre est étroitement liée : la ville devient le reflet de l’homme et l’homme de la ville. Son installation intitulée lieu commun révèle, par le biais d’une maquette, une ville contrainte dans ses murs, isolée, au bord de la rupture et de l’éclatement, tenu par un lien menaçant de rompre mais qui donne à la structure des allures de fortifications. GWEN ROUVILLOIS Pain(t) perdu(e) n°1, 2008 Pain(t) perdu(e) n°2, 2008 Petit gros parpaing n°1, 2008 Petit gros parpaing n°2, 2008 Chantiers, 2009-2010 Gwen Rouvillois s’intéresse à l’espace du chantier, comme étant un espace de construction/déconstruction, en constante évolution, et inévitablement lié aux réflexions urbanistiques des villes : cette artiste, qui réside en banlieue parisienne, porte un regard sur la manière de s’organiser pour vivre ensemble sur la planète. Gwen Rouvillois est peintre et ses compositions lient la matière brute du chantier à la peinture créant un espace quasi abstrait, déconstruit et/ou reconstruit. La gestuelle des ouvriers, les mouvements des machines, la matière des matériaux, prennent une autre dimension et deviennent la base de sa réflexion. Elle crée des œuvres, des installations modulaires tridimensionnelles où vient se confronter la couleur vive, unie et la matière brute de l’architecture moderne. KATHARINA SCHMIDT Hosen-Passerelle-Brest, 2011 Le signe, le motif occupe une place centrale dans le travail de Katharina Schmidt. Dans son installation murale, il se multiplie, se répète à l’infini sur du papier peint. Sérigraphié, dessiné ou peint, il se déploie comme un motif sériel, un élément de décor à partir duquel cette artiste interroge notre environnement. Hosen-passerelle-brest est réalisé à partir de lés de papier peint qui recouvre la totalité d’un mur du centre d’art. La forme géométrique blanche rappelle celle d’un pantalon, et plus précisément l’idée du patron de couturière, un gabarit simplifié renvoyant à la fabrication même du papier peint. La représentation du corps humain devient ornemental, un élément décoratif. Mais au-delà de la forme standardisée, Katharina Schmidt s’intéresse à l’architecture de la modernité. Le motif s’inscrit alors comme la représentation d’un bâtiment, voire comme une fenêtre ouverte vers l’extérieur, jouant sur les rapports intérieur/extérieur. Ainsi présentée, l’œuvre de Katharina Schmidt propose une nouvelle lecture de l’architecture du centre d’art passerelle. KP BREHMER Whitechapel Project, 1978-1980 Le travail de KP Brehmer, artiste allemand, décédé en 1997, s’inscrit dans le « réalisme capitaliste » des années 60, fondé par Sigmar Polke et Gerhard Richter. Ce mouvement pictural s’approprie la sténographie imagée de la publicité, à la manière du pop art américain. KP Brehmer adopte un nouveau langage à partir de l’utilisation d’images réalistes. Dans les années 70, il oriente ses recherches vers le caractère politique des données statistiques. La pièce, présentée au centre d’art passerelle, dresse le portrait émotionnel d’un travailleur d’après des études scientifiques révélées. Sous forme de graphisme, il créé des motifs qui se rapportent à un état émotif suivant un moment donné sur une période définie. KP Brehmer critique les systèmes capitalistes, politico-économiques de l’époque. Cette œuvre peut être considérée comme un commentaire critique de l’instrumentalisation des émotions humaines et les modèles de représentations scientifiques liées à ce sujet.

Autres artistes présentés

KP Brehmer, Ursula Döbereiner, Erik Göngrich, Stéphanie Nava, Gwen Rouvillois, Katharina Schmidt

Horaires

le mardi de 14h à 20h et du mercredi au samedi de 14h à 18h30 fermé les dimanches, lundis et jours fériés

Accès mobilité réduite

Oui

Adresse

Passerelle 41 rue Charles Berthelot 29200 Brest France
Dernière mise à jour le 13 octobre 2022