MIN Jung-Yeon

Mais le paysage est encore là
Exposition
Arts plastiques
Galerie Maria Lund Paris 03
MIN-Jung-Yeon_Il-faut-passer-par-là_acrylique-sur-toile_100x100cm_2022

Métaphores de toujours, les paysages de Min Jung-Yeon évoluent avec elle.
Une fluidité nouvelle et un geste puissant ont pris place dans son œuvre avec la création de son installation monumentale Tissage présentée au MNAAG – Musée national des arts asiatiques Guimet en 2019-2020. Une énergie s’est libérée et apporte désormais son souffle, parfois violent, parfois telle une douce expiration. Les compositions autrefois entièrement pensées ont cédé la place à un lâcher prise qui cohabitent aujourd’hui étroitement avec la minutie dont l’artiste est capable. Les contraires et leurs luttes, sujets récurrents dans son œuvre, se sont fondus dans une étreinte intime, s’ils ne se dressent pas dans un face à face.

Dans le passé, rondeurs et angles s’opposaient dans des compositions denses tandis que dorénavant son travail véhicule une sensation plus apaisée: Le rapport entre matière et vide présente un équilibre nouveau. Min Jung-Yeon fait naitre pour mieux effacer et recréer. Touches du pinceaux, impressions, matières fluides de l’acrylique diluée sur la toile. Dans ce processus des temps fossilisés se cumulent et se superposent : Ossatures, roches, visions et rêves figurent dans des perspectives souvent étranges. Parmi ses paysages, nous retrouvons ceux de son enfance dans la campagne coréenne, ceux entrevus, rêvés où ceux ancrés dans sa mémoire visuelle, notamment les paysages imaginaires de Ahn Gyeon, grande figure de l’art du 15è siècle coréen.La réalité est songe, et le songe devient réalité. Les saisons passent, les émotions pointent ; les lumières se succèdent et les pensées de même. L’été et ses teintes intenses, ses contrastes puissants et ses mirages cèdent à l’automne et parfois à la nostalgie. Le paysage se vit à l’intérieur, le soleil se fait plus rare, le printemps n’est encore que promesse. Le souvenir que l’on cherchait s’est perdu pour ne laisser que matière, couleur, geste... Le regard scrute, des formes se détachent, se manifestent : falaises, stalactites, stalagmites et tout à coup un trait, une coulure, voir un aplat qui s’impose. Les œuvres se présentent à nous de manière frontale, quasi-scénique et horizontale, mais elles possèdent également une verticalité, celle de strates. Ainsi Min Jung-Yeon installe une temporalité : la sienne.

Complément d'information

Que représentent ces paysages ? Ce qui reste. Après les vaines croyances, après les échecs. Après tout ce que l’on a solidement construit, que l’on croyait ancrer sur un socle de fer et qui soudain vacille et implose comme une motte de terre. Ce qui reste. Après la solitude, après la nuit. Quand ce sont tues les illusions d’hier et qu’il reste à écrire dans une langue secrète, pour que revienne à l’aube ce qu’on ne connait pas. Ce qui reste. Un presque rien. Ou presque tout.
Amélie Adamo extrait du texte écrit pour l’exposition de Min Jung-Yeon : Désert plein – soif, sommeil, silence, 2022

Artistes

Autres artistes présentés

Min Jung-Yeon

Accès mobilité réduite

Oui

Adresse

Galerie Maria Lund 48 rue de Turenne 75003 Paris 03 France

Comment s'y rendre

M°1 - St Paul 
 

Dernière mise à jour le 21 avril 2023