MIN Jung-Yeon

Mémoire de la Serre
Exposition
Arts plastiques
Galerie Maria Lund Paris 03

 

« La limite entre la réalité et la fiction est inutile puisqu’il est possible de vivre pleinement dans un monde irréel. » *

 

Au cours d’un voyage, Min Jung-Yeon se trouve à la Gare de Madrid où elle découvre une grande serre. Elle est saisie par le désir d’y pénétrer, d’y poursuivre son voyage plutôt que de reprendre le train… La découverte de cet oasis végétal au sein d’une architecture carrefour des mouvements de l’homme constituera un souvenir fort pour l’artiste. Plus tard, il inspirera une peinture, La Gare de Madrid, œuvre emblématique de son univers, où la « jungle » organique, onirique, est juxtaposée à des éléments figuratifs réalistes, dans une composition aux plans multiples.
Chez tout être l’accumulation des impressions est permanente ; œuvrant de pair avec l’oubli, et ne laissant qu’une essence, un essentiel – un souvenir. Min Jung-Yeon se sert de ces expériences et émotions transformées pour passer du personnel, du particulier, à quelque chose de plus universel. Dans son monde il n’y a pas d’ordre, pas de limite : le temps, l’espace et la matière se constituent, se modifient et se déplacent dans un processus incessant et un mouvement perpétuel entre passé-présent, visible-invisible, fiction-réalité, structure-forme, rationnel-irrationnel…

 

Mémoire de la serre
Jouant sur le double sens du mot mémoire – souvenir ou exposé académique qui interroge et observe - Min Jung-Yeon dresse ici l’inventaire de sa serre personnelle, ses spécimens et ses phénomènes. Les espaces sont fluctuants, autonomes et artificiels, comme ceux du monde virtuel des jeux vidéo, qui font partie intégrante de la réalité de l’artiste et de sa génération : lignes droites et formes géométriques côtoient des lignes fluides pour engendrer rencontres, confrontations, séparations ou destructions dans un perpétuel recommencement : New game !
L’artiste évoque des formes féminines qui incarnent la douceur et des structures masculines porteuses d’énergie… Ces composants, aux qualités contraires et complémentaires, constituent le monde étrange de Min Jung-Yeon. Etrange mais pas surréel puisque malgré une ressemblance formelle avec le mouvement surréaliste, la démarche de l’artiste n’a pas pour but la transcription de  l’inconscient. A travers ses images, relevant aussi bien de l’imaginaire que de l’étude objective, Min Jung-Yeon cherche plutôt à montrer la complexité de notre monde, à élargir notre champ de perception et peut-être aussi notre conception de la beauté.

 

Médias
Formes d’expression très différentes, Min Jung-Yeon attache une même importance à la pratique du dessin et de la peinture : pour elle, le dessin est un mode respiratoire qui permet une grande liberté psychologique et plus de spontanéité dans le processus de création. L’artiste trace minutieusement à l’encre de Chine avec une plume extrêmement fine. Quelques couleurs, à l’aquarelle ou au crayon, viennent parfois rehausser ces compositions, qui se distinguent par leur précision, leur pureté graphique. Seul le nombre des minuscules touches dans chaque zone, prédéterminé par l’artiste selon une logique personnelle, représente une forme de contrainte. La peinture à l’acrylique, en revanche, demande plus de rigueur, de réflexion quant à la composition, elle laisse peu de place à l’improvisation. Cependant, elle offre une liberté physique plus importante, une possibilité de mouvements plus grands, et la jouissance de la couleur…

 

 

 

Parcours

Née en 1979 en Corée du Sud, Min Jung-Yeon dessine depuis l’âge de 3 ans. Elle est diplômée d’art plastique (Université Hongick de Séoul, 2003 et Beaux-Arts de Paris, 2005). Exposée régulièrement en galerie en Asie, en Europe et en Orient depuis 2004, elle a également participé à Medi(t)ation, la troisième biennale d’art contemporain asiatique présentée au National Taiwan Museum of Fine Arts en 2011. Le public français a pu apprécier son œuvre peinte lors de Néo-graphie, exposition qui réunissait des artistes contemporains coréens à la Cité Internationale des Arts à Paris en 2010. Mémoire de la serre sera sa première exposition personnelle à la GALERIE MARIA LUND, qui a également présenté les dessins de Min Jung-Yeon à Drawing Now (2011 et 2012) et lors d’Accrochage 2, exposition collective à la galerie (2010).

 

Min Jung-Yeon est la 3e lauréate du Prix des Partenaires du Musée d’Art Moderne de Saint-Etienne Métropole, dont la récompense est une exposition personnelle de ses dessins durant l’été 2012 et l’édition d’un catalogue. L’œuvre de Min Jung-Yeon a fait l’objet d’une dizaine de catalogues et de nombreuses parutions dans les médias en Europe et en Corée. Une monographie, Hibernation est parue en 2009.

 

 

 

Hors les murs

.     Demandez le chemin à mes chaussures, exposition personnelle au Musée d’Art Moderne de Saint-Etienne Métropole,
23 juin au 30 septembre 2012 - www.mam-st-etienne.fr

.     Planter une île dans un pot, exposition collective d’artistes coréens à l’Atelier Gustave, 36 Rue Boissonade, Paris 14e,
13 au 24 septembre 2012 - www.ateliergustave.org

 


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Min Jung-Yeon dans un entretien avec Olivia Sand, Profile, Jung-Yeon Min, Asian Art, Jan.2012, p. 14-15

 

Horaires

Du mardi au samedi de 12h à 19h

Adresse

Galerie Maria Lund 48 rue de Turenne 75003 Paris 03 France

Comment s'y rendre

M°1 - St Paul 
 

Dernière mise à jour le 13 octobre 2022