Maxime Rossi

Prolégomènes à Sister Ship
Exposition
Arts plastiques
Gilles Drouault, galerie/multiples Paris 03

Du 6 septembre au 17 octobre 2014 GDM Paris
Vernissage le 6 septembre de 16 à 21 heures

Sister Ship

Sister Ship reprend les codes du genre de la comédie musicale (une ouverture, une introduction, plusieurs chapitres, un épilogue) dans un dispositif pluridisciplinaire, qui réunit images, sons, claquettes, percussions, et s’inscrit dans un décor mis en scène.
Ce dispositif propose une fragmentation des différentes composantes de la comédie musicale.

La bande-son de cette comédie est élaborée à partir de la monographie de Julie Ault, Come alive ! : The spirited art of Sister Corita, consacrée à Soeur Corita Kent (1918–1986). L’ensemble des textes et paratextes de l’ouvrage (corps de texte, titres, légendes de visuels, reproductions, etc.) font office de livret musical interprété et enregistré sous la forme d’une lecture chantée, d’une partition graphique improvisée en thèmes instrumentaux, et d’un script pour l’installation vidéo.

Les images mobilisées pour l’installation vidéo sont des rushs inédits de Pygmées Blues (2012), film documentaire de Renaud Barret et Florent de la Tullaye, sur la condition du peuple pygmée dans le Congo d’aujourd’hui. La camera suit Soyi, une jeune femme accomplissant les dernières volontés de son défunt mari, à bord d’un bateau vapeur dont les méandres dessinent la scène d’un improbable périple.

Les éléments de décor sont conçus à partir de macules de Vasarely et s’inspirent du graphisme du livre.

La séquence d’ouverture du film musical opère à la manière d’un « moirage » dans la perception uniforme du projet : le son des claquettes provient d’un bassin irisé, celui de l’orgue est capté à l’église du Saint Esprit et les images projetées détaillent un Wall drawing graphique. C’est ce Wall drawing qui sera réalisé à la galerie (avant d’être filmé pour l’ouverture de la comédie musicale) et présenté au public.

Ce crossover entre les bandes non exploitées d’un film documentaire et l’ouvrage de référence sur la
démarche de Sister Corita génère un ensemble de connexions visuelles et sonores immédiates entre
ces sources distinctes dans un genre de sauvetage émotionnel. Des interactions entre les travellings et
les slogans activistes scandés telles des prières Gospel rythment cette descente sur le fleuve Congo, et se font l’écho des grands rassemblements organisés par les mouvements protestataires américains des années 1960.

Artistes

Adresse

Gilles Drouault, galerie/multiples 17 rue Saint-Gilles 75003 Paris 03 France
Dernière mise à jour le 13 octobre 2022