Proposition in situ de Marion Robin, exposition de Documents d'artistes Auvergne-Rhône-Alpes, Maison du livre, de l'image et du son, Villeurbanne, 2020

Proposition in situ de Marion Robin, 2020
Adhésif argenté collé et découpé au sol, 180 m2
Sur une invitation de Documents d'artistes Auvergne-Rhône-Alpes à la Maison du livre, de l'image et du son, Villeurbanne

Biographie

Marion Robin - Née en 1981, vit et travaille à Clermont-Ferrand et Paris
Enseigne en peinture couleur espace à l’École Supérieure d’Art de Clermont Métropole

Marion Robin mène une pratique in situ. Ses propositions exposent une relation de dépendance aux lieux dans lesquels elles s’inscrivent. Elles donnent l’occasion, à partir de ce qui est observé sur place, d’une expérience visuelle et physique d’un lieu. Les points de départ sont souvent des éléments architecturaux, des motifs décoratifs, des tableaux, des histoires, des détails, qui spatialisés, anticipent et jouent avec la présence des visiteurs.

« Marion Robin a une pratique artistique qui peut s’inscrire dans la poursuite d’un en-dehors : la peinture bondit hors du tableau et s’installe dans une relation à l’espace.
C’est d’abord un travail d’observation, Robin investit les lieux jusqu’à saisir un détail, le retenir, un élément qu’elle « tire » et poursuit pour réaliser son intervention. Elle peut redessiner des plans, travailler un motif, ou une gamme chromatique. L’illusion est un jeu éphémère, les lieux ne garderont pas la trace de ses interventions. Ainsi, le geste plastique se construit dans un rapport au détail qui devient puissance de transformation. C’est une pratique qui fait le choix du petit. Marion Robin saisit « l’insignifiance » des lieux. Ce faisant elle interroge notre capacité à voir.
Par ses actions, Robin réhabilite le détail, et c’est également le motif décoratif qui se trouve revisité. Elle l’inscrit dans une histoire, qui va à rebrousse-poil d’un « Ornement est crime » pour convoquer Adolf Loos. Dans ce travail de réhabilitation, il y a aussi un discret et sensible travail de réparation.
Dans le troisième mouvement, l’artiste construit un travail qui déjoue l’optique, les sols se soulèvent, les murs s’ouvrent sur des trouées étranges, faites d’inversions qui nous déplacent. Mais retenant le « faible motif », l’élément vulnérable, elle lui donne une nouvelle dimension qui lui permet de métamorphoser l’ensemble.
Son travail ressemble à ces lieux de survivance que sont les arts dits mineurs. Elle met alors à jour des souvenirs enfouis, c’est comme si ce saisissement de l’espace par l’artiste porte une intimité avec le geste de l’archéologue, qui lui aussi met à jour. » […]
Extrait de Troubler le regard, Elsa Mazeau & Marion Robin, Lucia Sagradini, Multitudes n°70, 2018

___

Marion Robin - Born in 1981, lives and works in à Clermont-Ferrand and Paris

Marion Robin’s practice is site-specific. Her propositions highlight the way in which they narrowly depend on the locations in which they are set. They provide an opportunity to visually and physically experience a location based on what can be observed on site. The starting point of these experiences often comes from architectural elements, decorative patterns, paintings, histories and details, which, when spatialised, anticipate and play on the presence of visitors.

“Marion Robin’s artistic practice could be best described as a pursuit of the outdoors: the painting jumps out of the picture and settles in a relationship with its surroundings.
The first step of Robin’s work is observation: she takes in the site she will work in until she notices and isolates a detail, which she will then “unravel” and explore to create her intervention. This may consist in redrawing layouts or working on a motif or colour range. The illusion is a fleeting game – there will be nothing left of the intervention once it is over. In this sense, the plastic gesture is shaped in relation to a specific detail that becomes a powerful transformative element. It is a practice that chooses to focus on small things. Marion Robin captures the “insignificance” of places. By doing so, she questions our ability to see.
Through her actions, Robin breathes new life into details and revisits decorative motifs. She makes them part of a story that goes against the idea that “ornament is crime”, to loosely quote Adolf Loos. There is also a discreet and caring mending process in this rehabilitative work.
In the third movement, the artist constructs a body of work that thwarts optics – floors are lifted up, walls are breached with strange openings, full of inversions that displace us. But because she focuses on the “weak motif”, on the vulnerable element, she gives it a new dimension that enables her to transform the whole.
Her work is akin to places of continuation that the so-called minor arts embody. When the artist shines a light on buried memories, her way of appropriating the space is in a sense similar to that of an archaeologist, whose role is also to bring things to light.” […]

Excerpt from Troubler le regard, Elsa Mazeau & Marion Robin, Lucia Sagradini, Multitudes No. 70, 2018
Translated by Lucy Pons, 2020

 

Site internet et réseaux sociaux

Source

Documents d'artistes Auvergne-Rhône-Alpes - Partenariat Centre national des arts plastiques / Réseau documents d'artistes.

Dernière mise à jour le 15 novembre 2023