Marie-Elisabeth Collet
L'exposition de Marie-Elisabeth Collet en juillet 2015 à la galerie Depardieu à Nice peut être considérée comme un écho à celle qui s'est tenue en 2005 à la Galerie des Ponchettes avec, en plus, quelques œuvres récentes.
Le parcours de cette artiste est singulièrement atypique. Il se situe en dehors des modes et des mouvements artistiques qu'elle a côtoyé (art conceptuel, arte povera, nouveau réalisme, etc.). Son travail s'appuie depuis des décennies sur un parcours plastique très éclectique, sur une maîtrise des différentes techniques de peinture, du dessin, de la céramique. Elle est aussi à l'aise dans l'une que dans l'autre...
A l'origine de chacune de ses œuvres, on trouve la terre, fertilisée par son travail ; la terre symbolisée par le cercle. Le cercle à l'origine de la vie, le cercle hors du temps, dans un espace propre à l'artiste.
Dans les œuvres plus récentes, le cercle cède la place à un foisonnement du trait. Le geste répétitif crée un rythme, une ondulation toute musicale. L'évolution de son langage crée un nouveau dialogue avec le regardeur, moins solennel, moins spatial. Elle introduit des éléments narratifs abstraits, ludiques, qui donnent une dimension plus proche du dessin, de la couleur, du trait. Le geste parait spontané, mais en fait, comme pour tout son travail, tout est pensé, réfléchi avant que d'être exécuté.
CD
Complément d'information
Jacques Lepage écrivait lors d’une exposition à la Galerie Lola Gassin en 1990 : « de telluriques à cosmologiques aujourd’hui les travaux de Marie-Elisabeth Collet reposent sur une relation existentielle entre les éléments primordiaux. Terre/Sol, Mer/ Eau, Ciel/Air, manifestent une constante qui depuis son exposition à la Galerie Archétypes en 1986, se modifie et se développe, s’enrichit ou s’allège vers la sobriété et la rigueur. »
L’installation que propose Marie-Elisabeth Collet en la Galerie des Ponchettes a pour but avoué du peintre un voyage dans le Temps, le temps d’une vie, navigation en haute mer où la toile devient voile, peintures suspendues dans l’espace, toutes en légèreté, grands cônes tournant au gré de l’air, de la lumière, du pas de l’homme. Le cercle s’impose le long de l’exposition, repris dans une vidéo-projection où il s’agit de récapituler dans une durée, en un déroulement lent et circulaire, les avancées dans le Temps.
La présentation de quelques unes de ses plus belles céramiques ponctue l’exposition.
Refuser les injonctions contradictoires, l’aporie des passéismes, pour faire advenir dans la singularité de l’exposition une peinture possible dans le présent et son devenir .