Mancie Manie de Noémie Monier

Exposition
Exposition
Arts plastiques
metaxu Toulon
Exposition Mancie Manie de Noémie Monier au metaxu

Mancie Manie est une exposition composée d’objets sculpturaux et d’installations présentés au sein d’un dispositif scénographique, sonore et lumineux :
c’est un parcours à la lisière de la psyché. Invitant à explorer les rouages de la divination, l’exposition interroge notre quête de sens originelle quand le rationalisme, la psychologie, les religions ont élaboré de nombreux outils pour appréhender le réel. À une époque marquée par un mouvement de réappropriation du sacré, les formes industrielles d’un décorum bon marché côtoient des archétypes immuables. L’exposition s’appuie sur la rencontre entre des récits archaïques et un vocabulaire plastique contemporain. L’ensemble est basé sur un dialogue entre figures mythologiques, principes de la pensée jungienne, iconographie du Tarot et structure astrologique. Le titre* évoque cette tentative perpétuelle de circonscrire ce qui est au-delà du langage, du visible, du tangible, pour répondre au désir de conjurer notre condition.

* « Mancie » est le suffixe d’origine grecque signifiant «divination». On peut y accoler un élément désignant le support qui est interprété (cartomancie : divination par les cartes, chiromancie : divination par les lignes de la main, etc.).

* « Manie » est un terme psychologique caractérisant un état d’exaltation excessive. L’usage courant désigne un comportement obsessionnel, une idée fixe. C’est aussi la forme conjuguée du verbe manier, qui évoque les mains et la manipulation d’objets.

Complément d'information

La pratique plastique de Noémie Monier est régie par une intuition méthodique. Dans une acception multiforme, l’imagerie, le nombre et le matériau obéissent à une logique obscure et intime. Chaque œuvre qui en découle délivre la facette palpable d’un monde souterrain, activé par un processus de symbolisation. Cette velléité de saisir les choses mystérieuses et cachées, de leur donner corps, rapproche ce travail artistique de la magie. « La magie a souvent été pensée comme l’art de faire devenir vrais les rêves : l’art de réaliser les visions. Mais avant de rendre réelle une vision, nous devons la voir. Nous devons avoir de nouvelles images à l’esprit, nous aventurer dans un paysage transformé, raconter de nouvelles histoires » écrit la sorcière écoféministe Starhawk dans Rêver l’obscur - Femmes, magie et politique (1982). Magique est ce qui est déjà là tout en demeurant invisible à l’œil qui ne sait pas voir. Chose trouvée est donc chose re-trouvée. De manière symptomatique, le titre de l’exposition, Mancie Manie, est le résultat d’une cryptomnésie, processus psychique créateur qui fait réapparaître de façon précise un souvenir comme un élément nouveau. De même que le titre est un titre re-créé, les pièces de l’exposition ne seraient que des réminiscences, des archétypes, selon la pensée d’une généalogie passée, future et peut-être même collective, contenue dans l’esprit individuel. Ne serait-ce pas le véritable sens de la « re-présentation » ? La fiction précède le réel et permet de le comprendre, non l’inverse. On voit parce qu’on a d’abord rêvé.

« Mancie » (divination) et « manie » (obsession) ne sont pas seulement liés dans ce titre par un rapprochement de sonorités (paronomase). Les deux termes trouvent une origine commune dans le verbe maìnomai, « être fou ». Un état hors-norme révèle une vérité enfouie dans le premier cas et marque un trouble maladif dans le second. En somme, la man(c)ie est une manière de voir ce qui n’est pas visible au niveau de la psyché, du corps, ou de la petite histoire. Pour l’un et l’autre de ces états, l’inconscient constitue un territoire partagé, où la dichotomie de la croyance et du réel, de l’ésotérisme et de la science, s’annihile. Bien qu’ils n’en partagent pas l’étymologie, la « mancie » et la « manie » appellent inévitablement la main, instiguant le corps comme véhicule des vérités. La pensée touche, le corps pense. Ce corps-aqueduc, terminé par la main, « organe du possible » (Paul Valéry, Discours aux chirurgiens), transporte une pensée non-embarrassée d’exactitude qui finit par s’agencer dans un alphabet inconnu. Plutôt que d’articuler, comme le fait la psychanalyse traditionnelle, l’irrationnel en langage rationnel, la psychomagie propose de dire le surnaturel dans un vocabulaire qui lui est propre. Alexandro Jodorowsky la définit comme une psychanalyse païenne où chaque personne opère sa propre guérison en reconstituant artistiquement une histoire enfouie dans sa mémoire ou celle de ses prédécesseur·se·s. La création artistique est dès lors entendue comme un dispensaire de symboles permettant de renouer avec son identité profonde.

Elora Weill-Engerer

Artistes

Partenaires

Ville de Toulon, Toulon Provence Méditerranée, Var Département, Région Sud, Ministère de la Culture, Préfet de la région Provence-Alpes-Côte-d'Azur, Réseau RAVE

Horaires

Vernissage de l'exposition, le vendredi 17 mars de 18h à 22h au metaxu.

Exposition du samedi 18 mars au samedi 15 avril 2023. 

Ouverture du mercredi au samedi de 14h à 18h et le vendredi de 14h à 22h.

Accès mobilité réduite

Oui

Adresse

metaxu 28 Rue Nicolas Laugier 83000 Toulon France

Comment s'y rendre

à pied : 10 min de la gare, à 5 min de la place de la Liberté

en bus : arrêt Sénès ou Préfecture Maritime - lignes 6 • 15 • 23 • 40 arrêt Mayol - ligne U arrêt Station Maritime - lignes 8M • 18M • 28M

en voiture : Parking Liberté • Place d’armes • Mayol

Dernière mise à jour le 22 mars 2023