Biographie

Née en 1989, Mahaut Lavoine est diplômée de l’Ecole supérieur d’Art et de design de Valenciennes en 2015. Au travers d’une pratique multidisciplinaire elle explore les limites du paysage et de sa représentation. Elle s’intéresse tout particulièrement aux migrations qu’elle questionne au travers de différents projets : D’un monde à l’autre (2013), 407 camps (2015), Missing migrants (2019). Lauréate du prix 9ph en 2019 avec cette dernière série, elle expose la même année au Bleu du ciel, centre photographique lyonnais. Son travail est notamment analysé par Philippe Bazin dans le livre Pour une photographie documentaire critique, publié en 2017. Résidente de l’atelier VÀV, situé à Villeurbanne depuis 2020, elle a obtenu en 2022 l’Aide Individuelle à la Création de la DRAC, pour poursuivre sa série Missing migrants et développer ce projet sous forme d’édition.

Démarche artistique 

Qu’il soit genre, notion ou thème, je l’examine, le scrute, l’arpente, et l’expérimente sans cesse. Pourtant, il n’est que prétexte.

Prétexte pour une pratique artistique mobile. Mobilité dans les médiums, mobilité dans les sujets. Cette mobilité souvent contrariée m’amène à suivre des chemins sinueux, à rejeter la fluidité, la ligne droite tracée par la route pour me retrouver à l’orée du bois, à la lisière du paysage.

Je m’intéresse aux « apparences latentes du monde », aux limites de la représentation, à la limite même du genre paysage. Qu’est-ce que voyager aujourd’hui? Pourquoi photographier et documenter le monde? Qu’est-ce qu’un territoire? Pourquoi encore produire de nouvelles images?

Alors, je déconstruis notre capacité à voir le monde tel qu’il est. Je collectionne et analyse des données pour mieux fragmenter le territoire. L’acte photographique. Je capture, cadre et recadre. Pourtant on y voit toujours rien. L’image et son flux nous rendent aveugles. Nous plongeons ébêtés dans ce flots d’informations incessantes. Viens alors le moment du montage, de la composition. L’ensemble se dessine et se révèle sous nos yeux, notre corps recule, nous faisons un pas de côté. L’ensemble, lui qui nous donne accès à ce nouveau paysage, à cette autre réalité, à cet autre nous.

Dernière mise à jour le 2 janvier 2024