Lívia Melzi
Peuple cannibale nu. Dans Grands voyages : Americae tertia pars, Vol. III p. 128. Théodore de Bry (1528-1598), auteur, 1592.
"Cette installation artistique est née d'un travail de création que j'ai commencé en 2019, après avoir terminé mon Master en Photographie et Art Contemporain à l'Université Paris 8.
La figure centrale de cette recherche sont les onze manteaux Tupinambá qui ont été apportés en Europe au XVIIe siècle et sont aujourd'hui conservés dans cinq pays européens : la France, l'Italie, le Danemark, la Suisse et la Belgique. Sous la forme d'une enquête photographique, le projet propose une enquête visuelle sur la représentation de ces artefacts dans les collections européennes, mettant en lumière les dispositifs muséologiques qui les reçoivent, les discours construits autour de ces objets et les images d'archives produites par ces musées à des fins de conservation, de l'invention de la photographie à nos jours.
Considérés comme des pièces centrales du rituel anthropophage Tupinambá, cet artefact est le fil conducteur d'une installation composée de matériaux hétéroclites, qui construit une triangulation entre la France, le territoire brésilien et ce que l'on appelle la culture. Dans cette intersection de symboles et d'images, l'art de la table français rencontre l'anthropophagie, un rituel autochtone qui a inspiré le célèbre Manifeste de l'anthropophage et est devenu le concept fondateur de la pensée moderniste brésilienne. A travers cette installation je propose une réflexion sur le rôle des images dans la construction de nos altérités et comment ce concept a évolué depuis la Semaine d'Art Moderne de São Paulo de 1922 jusqu'à aujourd'hui." - Lívia Melzi, 2021
Complément d'information
Née en 1985 au Brésil, Lívia Melzi vit et travaille entre Paris, São Paulo et Zurich.
Océanographe de formation, artiste résidente à L’ENSP, diplômée d’un Master Photographie et Art Contemporain à Paris VIII, l’artiste intégrera, en 2022, le programme de doctorat en art et littérature de l’Université de Zurich.
Sa pratique se développe sur le terrain de l’archive, de la mémoire et de la construction de l’identité brésilienne à partir des images documentaires faites par les européens. Elle cherche à interroger, par le moyen de la photographie, les mécanismes à l'œuvre dans la production, conservation et circulation des images. Ses différents projets, de la figure méconnue d’Hercule Florence à L’enrichissement des collections posent un regard sur l’histoire et la place des images dans la manutention du pouvoir, que s’exerce au cœur même de certaines représentations, notamment héritées de l’époque coloniale brésilienne. En 2021, Livia Melzi à été nommée au prix Caisse d’Epargne, expose sa recherche au Salon de Montrouge, aux Rencontres Photographiques du 10ème arrondissement, au Festival Image Satellite et à FUNARTE à Brasília, Brésil. Elle participera, en 2022, à la résidence artistique LABVERDE, en Amazonie et présentera son premier solo show en Europe au Palais de Tokyo. Elle est la lauréate du Grand Prix du Salon de Montrouge 2021.
Commissaires d'exposition
Mécénat
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