LIONEL ESTEVE - SOPHIE WHETTNALL
La pratique de Lionel Estève se situe à la croisée de la sculpture et du dessin. L’informel et la fragilité caractérisent ses oeuvres : sculptures blanches mobiles en fil de cordes de guitare et billes de polystyrène, ballons de baudruche de couleur enserrés d’un filet ou encore dessins au scotch, d’aluminium ou sur papier de soie. L’exposition de Lionel Estève à la Galerie Commune présentera un ensemble de sculptures éprouvant les possibilités de l’électricité statique. Le premier catalogue monographique de l’artiste sera édité suite à l’exposition. Sophie Whettnall interviendra quant à elle sur la mezzanine de la Galerie Commune. Elle exposera une série de maquettes de paysages imaginaires. Cette exposition est labellisée « Année Internationale de la physique 2005 »
Complément d'information
LIONEL ESTEVE
Dès l’entrée dans la galerie , on est littéralement happé par le mobile tournant réalisé par Lionel Estève. Une structure de colonne réalisée avec des cordes, des fils, des perles pend d’un moteur fixé au plafond...un plomb de pêche pour la gravitation de l’ensemble. C’est un curieux mélange d’attraction et de répulsion qui habite alors nos corps: l’ensemble tient un peu du manège et nous invite mais ça tourne un peu trop vite et additionné au bruit qui nous effraie également, nous restons sur place à regarder. Parfois le moteur s’arrête, ça se « dégonfle » et l’on a alors le loisir de contempler l’oeuvre dans le calme et de profiter de tous ses moindres détails.
Il y a deux ans à Bruxelles la surprise, c’était cette fois des ballons de baudruche colorés, gonflés et pris dans des filets. Enfin, en mars 2004, Lionel Estève était invité par Michel François pour l’exposition Amicalement vôtre , le public avait alors pu pénétrer parmi les 14 Sculptures blanches, sculptures réalisées avec des cordes de guitare maintenues dans des figures géométriques, organiques par des billes de polystyrène blanches. L’arrivée dans ces structures au milieu de la grande salle du musée inondée de lumière, restera un des moments forts de cette aventure. On ne les voyait qu’au dernier moment, sensation de flottement au milieu de ce que l’on pressentait comme légèrement immense ou immensément léger...
Depuis trois mois Lionel Estève partage son temps entre son atelier et les laboratoires de l’université de Lille 1, il y expérimente à l’aide de générateurs des problèmes basiques et sophistiqués en même temps, d’électricité statique, de fins fils s’éloignent, reviennent... nous les attirons, les repoussons... l’occasion était trop belle en cette année de reposer les liens entre un artiste et la démarche scientifique. Il y a toujours, dans l’oeuvre de Lionel Estève, cette sensation légère, mais un peu comme le vide pris dans les Sculptures blanches, le souffle pris dans les ballons ou l’air pris dans le tourbillon du mobile tournant... cette approche pleine de modestie, en ne faisant que passer, pointe avec beaucoup de justesse mais surtout de liberté et de plaisir quelques-unes des grandes questions de l’art du XXème siècle.
SOPHIE WHETTNALL
Pour accompagner son travail, Lionel Estève a choisi d’inviter Sophie Whettnall qui présente un nouveau travail de tables maquettes. Chaque bulle constitue un monde imaginaire où tout serait permis mais qu’il est néanmoins difficile d’atteindre.
Yves Brochard
Artistes
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