À l'infini, pas du tout

Exposition
Arts plastiques
Passerelle Brest
vue de l'exposition À l'infini, pas du tout, 2023 - Passerelle CAC, Brest

Germain Marguillard, vue de l'exposition À l'infini, pas du tout, 2023 - Passerelle Centre d'art contemporain, Brest

Le programme « Les Chantiers-résidence », porté par Passerelle et Document d’artistes Bretagne, promeut la création plastique en train de se faire sur le territoire breton. Germain Marguillard bénéficie cette année de ce dispositif d’émergence qui comprend une résidence, un accompagnement critique et technique ainsi qu’une exposition-restitution. À l’issue de ces trois mois passés au centre d’art, il propose l’exposition « À l’infini, pas du tout » où il explore les liens entre sciences, occultisme et symbolique des formes.

À première vue, il semble difficile de relier l’esthétique de Marguillard à une époque précise. Celui-ci emprunte des codes de représentation et des manières de voir le monde qui sont, a priori, en contradiction et hors du temps. Le fil rouge de ses recherches est l’ésotérisme ; il se passionne pour des croyances, des pratiques ou des phénomènes qui ne peuvent pas être expliqués ou mesurés par la méthode scientifique tels que l’astrologie, la divination, la magie, ou encore la parapsychologie. D’un autre côté, il suit avec attention les évolutions technologiques des sciences dites dures, dont la chimie, l’astronomie et la physique, tout en ayant aucune ambition scientifique. Marguillard vient confronter ces mondes qui s’observent en chiens de faïence mais qui partagent pourtant des interrogations communes : comment la matière change ou transmute ? Qu’est-ce que le chaos ? Et bien d’autres questions que l’on pourrait qualifier d’existentielles…

L’artiste met particulièrement en regard le microscopique et le gigantesque, depuis l’atome jusqu’à la galaxie. Le titre de l’exposition y fait allusion « À l’infini, pas du tout », tout autant qu’à une certaine poésie enfantine en jouant sur la ritournelle « Je t’aime un peu, beaucoup, passionnément, à la folie, pas du tout ». Les objets, les documents et instruments scientifiques le fascinent. Il se réapproprie bon nombre de formes issues de ce vocabulaire particulier dont celle iconique de l’accélérateur à particules. Ce type d’installation permet aux scientifiques de mieux comprendre comment l’univers fonctionne – il est possible de recréer des phénomènes cosmiques en une version miniature – et d’étudier la transformation de la matière. Quand on saisit les objectifs et fonctionnements de cette machine, il apparaît alors évident qu’elle fasse partie du « bestiaire » alchimique de l’artiste.

Marguillard met en lumière une autre dualité : celle de la tradition face à la modernité. Les techniques, dont la cuisson de la céramique, qu’il emploie sont millénaires et communes à de nombreuses civilisations et peuples. Il combine des formes décoratives simples comme des feuilles, des entrelacs et des spirales qui rappellent fortement les arts islamique et médiéval. Pourtant, ces motifs sont inspirés de traités de botaniques, d’anatomie et d’autres ouvrages scientifiques. Marguillard s’attèle à les associer dans des sculptures qui s’apparentent à des outils technologiques où ils n’ont pas a priori leur place, car notre inconscient les situe à un autre endroit. En jetant ce pont entre deux univers incompatibles, il réinsère de la symbolique et de la grâce dans l’univers scientifique qui exige pourtant la seule utilité et le fonctionnel. Présentées ensemble, ses sculptures singulières rappellent paradoxalement autant un site archéologique qu’un laboratoire de technologie de pointe. L’exposition pourrait s’apparenter à un temple en ruines qui serait habitée par d’anciens mythes mais son registre résolument contemporain brouille la lecture. En cherchant à retrouver du spirituel dans le quotidien – à l’exemple aussi de ses œuvres murales mi-écran mi-vitrail –, Marguillard remet en cause nos certitudes acquises dans un monde où l’information n’a jamais été si disponible et si manipulée.

Complément d'information

Dans le cadre des Chantiers Résidence, dispositif de soutien aux artistes émergents en Bretagne
En partenariat avec Documents d’Artistes Bretagne
et avec le soutien de Suravenir, filiale du Crédit Mutuel ARKÉA

Commissaires d'exposition

Partenaires

En partenariat avec Documents d’Artistes Bretagne

Mécénat

Avec le soutien de Suravenir, filiale du Crédit Mutuel ARKÉA

Horaires

Ouvert du mar. au sam. sauf les jours fériés, de 14h à 18h30 (le mar. jusqu’à 20h)

Tarifs

Plein Tarif
- 3.00€

Accès mobilité réduite

Oui

Adresse

Passerelle 41 rue Charles Berthelot 29200 Brest France

Comment s'y rendre

Tram A – Saint-Martin ou Octroi

Dernière mise à jour le 29 juin 2023