lignes du visage
Sous le formalisme exacerbé des personnages présentés de troisquarts
face ou des apparences restituées avec grande délicatesse,
les artistes captent constamment les détails infimes qui animent un
visage, la perspective psychologique et l’esprit de leurs sujets. Aux
XXème et XXIème siècles, les représentations humaines s’émancipent
des codes académiques séculaires, ou les détournent.
Avec d’autres intentions, gestes et moyens, naissent des
conceptions contemporaines qui mettent à nu les dimensions
intimes, tête et corps étant même parfois amenés à disparaître.
Déformées, exagérées ou dissimulés, les lignes du visage sont
multiples.
L’entre deux mondes présent dans la monumentale aquarelle
de Yan Pei-Ming, s’incarne chez Jean-Michel Basquiat dans
l’accumulation d’écritures et de tracés, témoins d’une identité
complexe. La dureté et la sauvagerie des traits de chantalpetit font
écho à l’absurdité des grimaces d’Arnulf Rainer.
Une perte des repères qui se prolonge par le renversement du sujet
chez Georg Baselitz et dans l’inconvenance de Thierry Agnone.
Avec Cathryn Boch le corps se pare d’une sensualité sibylline. Une
étrangeté où flirte, chez Zush, érotisme et onirisme.
L’animalité de l’être humain s’exprime dans les dessins facétieux
d’Erik Dietman et de Wim Delvoye, s’adoucit dans les bustes colorés
d’Anne Chu.
Dans cette galerie de portraits s’éveillent les lignes, se libère le
geste, se croisent les tensions et s’ouvrent le champ des possibles.
L’art ne cesse de rendre compte de l’observation du monde et
de construire de nouvelles identités. Les figures, qui peuplent
avec malice les oeuvres, se jouent du temps qui passe, tentent
d’échapper à l’oubli.
Autres artistes présentés
Thierry Agnone, Georg Baselitz, Jean-Michel Basquiat, Cathryn Boch, chantalpetit
Anne Chu, Wim Delvoye, Erik Dietman, Arnulf Rainer, Yan Pei-Ming, Zush
dessins du fracpicardie et du centre national des arts plastiques | fnac