L'histoire d'après
Laurence Aëgerter, Tristes tropiques illustrations hors texte, 2011, Nr. 28 (Position Nambikwara de la main droite pour le tir à l’arc). Courtesy de l’artiste et Galerie Les filles du calvaire. Paris
La Galerie Les filles du calvaire a le plaisir d’annoncer «L’histoire d’après», une exposition collective avec les oeuvres de Laia Abril, Laurence Aëgerter, Carmela García, Katinka Lampe, Mélanie Pavy, SMITH, Christer Strömholm.
Cette exposition présente le travail d’artistes dont les regards se sont portés sur ceux des autres. Nous irons d’un regard à un autre, d’une histoire à l’autre. Les premières, à caractère documentaire, sont convoquées par ces auteurs qui s’en nourrissent pour produire de nouveaux récits. Ainsi, une histoire commence là où la documentation d’une autre s’achève. Par l’édition de ces nouveaux récits, les artistes transforment cette matière en archives, donnent un nouveau sens aux images existantes, et dresse ainsi de singuliers hommages au temps qui passe, et à ce qui reste.
Des articles de presse, de vieux clichés, les illustrations d’un ouvrage d’anthropologie ou d’un autre de tourisme, une illustre série photographique des années 60, le tableau d’une madone du XVIe siècle.
Ces matériaux sont le point de départ pour ces artistes qui démarrent là où les autres ont suspendu leur récit. Et de là, reprennent la route, suivent les derniers pas, pour y revenir ou en repartir et dériver vers un ailleurs. Ils choisissent ces traces pour réécrire avec un vocabulaire d’aujourd’hui l’histoire passée au temps présent, la version contemporaine d’une histoire classique archivée.
Certains s’empareront même de l’intangible matière que constitue le souvenir, l’image mentale, impalpable et volatile de faits dont c’est ici la mémoire, ce qu’elle conserve et exprime de ce vécu, qui est prise comme matériau à modeler par les artistes, moins que les documents qui en attestent. A la lisière de l’art et du documentaire, certaines oeuvres naissent et se réalisent dans la double interprétation d’une expérience subjective du réel. Une définition de l’art contemporain par le chorégraphe et danseur Jérôme Bel*, c’est trouver de nouvelles formes pour raconter la réalité, parler du monde. Le monde évolue, les formes pour le dire le doivent résolument. Quand les artistes questionnent ces nouvelles formes d’existence, ils questionnent le passé face au présent, l’avant par l’après, le présent par des futurs possibles. Ils chroniquent autant qu’ils témoignent. Il s’agit de deux temps, de personnes et de personnages, de faits et de scenarii, de profane et de sacré, d’exégèse de la matière. Il s’agit d’allers-retours, du réel à la mise en scène, du documentaire à la fiction, de la langue à l’écriture, de la reproduction à la transformation. D’une dérive, poétique.
Charlotte Boudon
Artistes
Autres artistes présentés
Laia Abril, Carmela García, Mélanie Pavy, Christer Strömholm
Horaires
11h - 18h30
Accès mobilité réduite
Adresse
Comment s'y rendre
Métro : ligne 8 station Filles du calvaire. Bus : lignes 96, 20, 65 / arrêt Oberkampf - Filles du calvaire