Les dompteurs de nuages

La fleur de coton revêt une symbolique forte : à la fois historique et économique. Elle porte en elle simultanément le sceau de l’esclavage, de la révolution industrielle, des débuts du capitalisme, et des problèmes environnementaux liés à son exploitation. Jean David Nkot, dont l’art invoque les violences dans le monde et la condition humaine, s’intéresse au coton en tant que marchandise et allégorie de domination de l’homme sur l’homme mais également de l’homme sur la nature. 

Intitulée Les dompteurs de nuages, son exposition personnelle – en explorant différents médiums – narre un pan de l'histoire de l’humanité. L’artiste convoque le passé à travers l’utilisation d’images d’archives et interroge ses répercussions sur le présent en les confrontant à des scènes actuelles. 

L’installation Le chemin de fer (2023) s’inscrit dans ce va-et-vient entre passé et présent. De même, elle est ancrée dans une remise en question des relations Nord/Sud. En mêlant archives et images contemporaines, Jean David Nkot crée un dialogue entre l’origine de son découpage territorial et les perspectives d’émancipation du continent africain.

Sur la toile, les photographies d’archives sérigraphiées se confondent parfois à la cartographie qui marque les portraits. S’il examinait jusqu’alors l’influence du territoire sur les individus, Jean David Nkot s’attarde à présent sur les conséquences de l’Histoire. Lorsque le titre des oeuvres mentionne l'univers de la mode, – www// ballot fashion//.fr.org, #@#chic gl@mour## – l’artiste rapproche l’exploitation du coton au produit fini, liant la matière à l’industrie textile. 

Ainsi, l’exposition Les dompteurs de nuages plonge au coeur des champs de coton pour questionner l'impact, les enjeux et l'origine du capitalisme à travers l'histoire du coton, celle de l'humanité et celle de la classe ouvrière. Finalement, Jean David Nkot interroge : « Qu’apprenons-nous réellement de cette relation bilatérale dans cette époque dite contemporaine ? ».