Les conjugueuls #1»: «L'heure rose

Exposition
Arts plastiques
CAC Brétigny Brétigny-sur-Orge
Pierre-Alexandre Savriacouty, R-3L, 2022. Courtesy de l’artiste.

«Les conjugueuls»
Cycles d’expositions et de résidences
Commissaire: Valentina Ulisse

«L’heure rose»
Galerie Francval d'Arpajon
20.01—11.02.24
Avec Rose-Mahé Cabel, Héloïse Farago (& TroubaDURE), Giorgia Garzilli, Clara Pacotte, Aliha Thalien et Pierre-Alexandre Savriacouty.

«L’heure rose» est celle de l’aube ou du crépuscule: un intervalle entre deux mondes où les choses futures naissent et celles qui furent meurent. C’est l’entracte, quand le récit se suspend et que le réel glisse vers le rêve.
             En entrant dans l’exposition, un espace au temps suspendu nous accueille. Ici, seuils et fenêtres sont des «œuvres–portails» que Pierre-Alexandre Savriacouty ouvre sur d’autres dimensions. Au sol, ses «œuvres–ancres» voyagent dans le temps, transportant archives passées et trouvailles du présent. Leurs lustres et voyants lumineux éclairent un avenir obscur. Dotées de nageoires et d’antennes radio, ces formes hybrides semblent émerger d’un fond marin desséché ou naître de la mutation d’une ancienne demeure.
             Pour l’artiste Rose-Mahé Cabel dans l’«heure rose» tout est possible: des créatures ayant trouvé refuge dans les profondeurs surgissent pour nous partager des narrations inédites. Si l’on suit les cheminées qui ponctuent ce lieu, une araignée tisserande nous partage des pensées puissantes:  dans des paniers-arachnides en cire d’abeille sont nouées des phrases à découvrir et démêler; essais et romans sont imbriqués dans les fibres de sa chambre-cocon.

             Dans cette galerie d’art, qui fut un jour une habitation, se trouvent des espaces-réceptacles où explorer, lire ou rester à l’écoute de récits intimes ou collectifs. Pour l’écrivaine Ursula K. Le Guin la fiction est un «fourre-tout»: «besace/sac/ventre/boîte/maison», elle contient des choses et des gens, des quotidiens magiques, des métamorphoses sans fin.
             Les toiles de Giorgia Garzilli sont des récipients d’histoires. L’artiste les construit comme des rébus, en associant images de films, souvenirs et bizarreries de la vie courante. Ses mondes surréels cachent ainsi mille paradoxes. Dans l’œuvre Stramonio (quasi affatto) une oreille est à la taille d’un paysage et dans Atlantide des poissons combattants survolent une ville en flamme. The Prince est un mystère: pour le titre de cette peinture, l'artiste a emprunté le nom d’un célèbre restaurant californien.
             Les films d'Aliha Thalien se déroulent aussi dans une réalité fantasmée. Au milieu du parcours de visite résonnent les voix d’une communauté féerique. L’amour y a autant de formes et de couleurs que les visages arc en ciel des narrateur·ices. Plus loin, l’artiste a gravé sur des stèles en métal des contes réparateurs composés à travers une écriture automatique ou par collage de mots. S’y côtoient le mythique et le vécu, chansons pop et théories militantes.   

             Ces artistes «conjugueuls» —capables d’accorder ce qui fut à ce qui n’a jamais été—ont laissé sur leur passage une panoplie de textes submergés, brouillés, enveloppés. Certaines voix appartiennent à des trobairitz, passeuses d’histoires. Clara Pacotte en a suivi une, l’aventurière Maboule, dans les rues d’Arpajon. Son épopée paraîtra extravagante mais il faudra la lire vite avant qu’elle ne disparaisse: imprimée sur des tickets de caisse à emporter chez soi, elle risque de s’effacer si on y passe le doigt.
             La menestrelle TroubaDURE, alter ego d’Héloïse Farago, transforme de poussiéreuses ballades médiévales en instrumentales de rap. Elle y célèbre les femmes et des nouvelles formes d’amour «courtois». De la peinture aux vitraux, les arts et leurs héros sont réinventés: une célèbre «chasse de nuit» du quattrocento italien devient une joyeuse traque au patriarcat et une mystérieuse sirène, dessinée au pastel sur un napperon de cuisine, annonce la suite de cette histoire.

Commissaires d'exposition

Horaires

Du mercredi au vendredi de 14h à 18h et les samedis et dimanches de 10h à 13h et de 14h à 18h.

Tarifs

Entrée libre.
La date à laquelle le tarif devient valide

Accès mobilité réduite

Oui

Adresse

CAC Brétigny Cœur d'Essonne Agglomération Rue Henri Douard 91220 Brétigny-sur-Orge France

Comment s'y rendre

Accès en RER C:
  • Toutes les 15 minutes depuis Paris (30 minutes environ), trains BALI, DEBA, DEBO, ELBA direction Dourdan, Saint-Martin d’Étampes. Depuis Dourdan et Saint-Martin d’Étampes, trains LARA, PARI, DEBO direction Saint-Quentin en Yvelines, Gare d’Austerlitz, Invalides.
  • Toutes les 15 minutes depuis Dourdan et Saint-Martin d’Étampes, trains LARA, PARI, DEBO direction Saint-Quentin en Yvelines, Gare d’Austerlitz, Invalides.
  • De la gare de Brétigny, suivre la direction Espace Jules Verne, prendre le boulevard de la République, continuer sur la place Chevrier et au rond-point prendre sur la gauche, rue Henri Douard.
Accès en voiture:
  • Depuis Paris, A6 direction Lyon, sortie Viry-Châtillon, Fleury-Mérogis, puis Brétigny centre.
  • Depuis Évry, francilienne direction Versailles, sortie 39B direction Brétigny.
  • Depuis Versailles, francilienne direction Évry, sortie Brétigny centre.
  • Depuis Étampes, RN20 direction Paris, sortie Arpajon—Égly—Brétigny-sur-Orge—Saint-Vrain.

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Dernière mise à jour le 4 janvier 2024