L'endroit du regard

Exposition
Arts plastiques
CRAC OCCITANIE / Pyrénées-Méditerranée Sète
Points de vue singuliers, hiératiques ou romantiques, impossibles focus, pièges de la vision, codes secrets et décryptages multiples, caméra objective et subjective à la fois, émotions optiques, acuité du regard... Les propositions de l’exposition L’endroit du regard questionnent l’idée commune de l’image : de la lecture attentive des signes aux troubles oculaires, l’observateur ne peut ici se satisfaire d’un simple "frisson rétinien". Il mettra en surchauffe son cortex occipital pour y voir clair à l’envers du regard.

Complément d'information

L'endroit du regard

Points de vue singuliers, hiératiques ou
romantiques, impossibles focus, pièges de la vision, codes secrets et décryptages multiples, caméra objective et subjective à la fois, émotions optiques, acuité du regard... Les opositions de l’exposition L’endroit du regard questionnent l’idée commune de l’image : de la lecture attentive des signes aux troubles oculaires, l’observateur ne peut ici se satisfaire
d’un simple "frisson rétinien". Il mettra en surchauffe son cortex occipital pour y voir clair à l’envers du regard.

Jean-Daniel Berclaz travaille depuis de
nombreuses années à l’élaboration, la
conservation, la collection de son musée du point de vue. "Musée sans oeuvre où l'acte de légitimer un lieu comme étant muséal donne à ce lieu valeur de musée". L’artiste décide d’un point de vue et organise in situ un véritable
vernissage (vin de l’amitié et nappe blanche...) qui sera filmé, photographié puis, archivé. Ici, une traversée du Fonds régional d’art contemporain Languedoc-Roussillon recto (la
salle d’exposition), verso (les réserves) ; puis, la terre au sommet du Pic Saint-Loup et la mer à Sète.
Habituellement, Marcel Dinahet utilise
l’environnement marin, aquatique, pour ses vidéos, ses photographies ou ses sculptures sous-marines. Le point de vue y est porté par l’onde, caméra subjective collée au corps, l’image éprouve les sensations du fluide qui distord la vision. Pour la première fois, ici, Marcel Dinahet s'est confronté au portrait, sous-marin.
Céleste Boursier-Mougenot, avait en 2002, installé son atelier dans le Centre régional d’art contemporain à Sète et quotidiennement exploré la création sonore par le biais d’images en feed-back, quand la caméra filme son propre
écran témoin, tout en produisant de la musique.
Il présente aujourd’hui un premier prototype intitulé schizoframes.
Gaël Peltier témoigne de façon extrêmement discrète des éléments qui pourraient composer l’imagerie clandestine, celle que l’on s’en fait ou
bien celle qui est vraiment, ses détails
significatifs, son formalisme en somme, propres à la marge et au secret. Son travail peut être perçu par le béotien comme un témoignage minimal et sans enjeu, mais une observation
attentive soulève peu à peu la potentialité du crime.

Maciek Stepinski, cadre serré, tire le portrait de machines mobiles sur la nationale 113. Bécanes de chantier hybrides aux couleurs artificielles,
être-robots qui soigneusement, préparent pour nous ce tapis macadam. La docilité de l’engin est pointée par un son de "teuffeur" au rythme du scintillement des gyrophares.

Filip Francis procède d’une démarche a minima.
Il faut à l’oeil de l’observateur la plus grande concentration possible pour réussir à voir vraiment. Il parle d’abolir "la dictature de la rétine". A plusieurs reprises Filip Francis a
travaillé sur les expériences de champs de vision périphériques ; il a dessiné en aveugle ou donné à voir l’impossible.
Elie Cristiani joue, véritablement, avec les limites d’une histoire - accessoirement, celle de la Corse et d’un engagement séculaire - et d’une nature que l’on voudrait croire pérenne, inaliénable, incorruptible, immémoriale. Elie Cristiani est avant tout sculpteur, il entreprend de re-composer les masses perdues. Il conçoit aussi avec un certain humour de grands projets aux limites de l'absurde (dispositif à redresser les arbres...)

Outre la photographie et la performance, cette exposition fait une large place aux films vidéo courts, sur moniteur ou projetés. Or, les thuriféraires du film en 24 images par secondes sourcillent quelquefois devant ce qu’ils qualifient
de fascination de l’image par l’artiste même et supportent mal l’étirement. Ce qui au cinéma ne prendrait que 2 secondes, peut effectivement
occuper ici plusieurs minutes. Aux indéfectibles adeptes du cut-cut, ces répliques extraites de Cosmos de Gombrowicz :

Fuchs : Regarde bien... (il montre du doigt), tu vois ?
Witold : Rien.
Fuchs : Rien ?
Witold : Rien.
Fuchs : Rien du tout ?
Witold : Rien.

Autres artistes présentés

Jean-Daniel Berclaz,
Céleste Boursier-Mougenot,
Elie Cristiani,
Marcel Dinahet,
Filip Francis,
Gaël Peltier,
Maciek Stepinski

Horaires

12h30-19h00 et 13h00 - 18h00 le WE - Fermé le mardi

Accès mobilité réduite

Oui

Adresse

CRAC OCCITANIE / Pyrénées-Méditerranée 26 Quai Aspirant Herber 34200 Sète France
Dernière mise à jour le 13 octobre 2022