Léa Mayer, Le sens du détail
Ce qui fait l’intérêt et la singularité du travail de Léa Mayer, c’est son rapport au signe, en tant qu’élément d’un langage culturellement codifié. (…) À la différence de l’art conceptuel, qui tend à substituer le signe linguistique à l’objet esthétique, la jeune artiste préconise une approche à la fois sensuelle et cognitive du dessin.
Sa démarche est liée à un savoir-faire et à un souci du détail qui découlent de longs temps d’observations, irrigués par une volonté de révéler l’objet autrement qu’à travers sa représentation iconique. Elle cherche ainsi à outrepasser l’évidence du message pour atteindre un langage plus proche de la poésie. C’est également ce qui la rapproche d’un Magritte ou d’un Broodthaers, qui dans leur méfiance envers le réel, cherchèrent par tous les moyens à l’ébranler, voire à le subvertir. (…)
Elle révoque ainsi la figure du génie créateur pour laisser davantage de place à l’intuition et à l’interprétation du spectateur.
S. Tiberghien, in L’art Même n°60, 2014
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