Le pieu

Et si tout commençait par une chanson. C'est en tout cas l'histoire de cette exposition dont le titre est tiré d'une chanson espagnole de Lluis Llach écrite sous et sur Franco : Le pieu. C'est aussi le début de l'exposition de Frédéric Landois dont le vernissage proposera une soirée qui tient plutôt du banquet que de la performance : un musicien, Laurent Roulet, interprétera des chansons engagées que les visiteurs choisiront et entonneront parmi de nombreux titres ; une vidéo sera alors réalisée et projetée lors de l'exposition. Frédéric Landois vit à Lyon mais réside et travaille souvent à Sarajevo. Son univers engagé utilise le texte, l'installation, le son, la photographie ou la vidéo pour décliner une réflexion sur le vivre ensemble, que ses expériences dans les Balkans renforcent. L'univers de Frédéric Landois se décline dans l’exposition sous plusieurs formes. D'abord une cage à oiseaux vide au titre de Fatamorgana, qui signifie mirage en Bosniaque, dominera la première salle pour mieux parler de l'enfermement, de la liberté volée. Ailleurs, une série de sérigraphies décline une image du 11 septembre 2001 (plaçant les gratte-ciel dans la continuité de la tour de Babel) tandis qu'un tirage numérique représentant Humphrey Boggart et Lauren Bacall avec leur chien dans leur salon est accompagné de la légende « mon père ma mère et moi ». Ces deux travaux questionnent ainsi l'image et la communication, le mensonge possible, la brutalité des idées confrontées à la plasticité de certains visuels. Plus loin, un moniteur propose une vidéo tournée à Sarajevo, "Les dormeurs dévots" : seule la rivière est d'abord visible, une image bucolique et paisible. En voix off un comédien, Fred Couchoux, lit "Le dormeur du val" d’Arthur Rimbaud puis le plan s'agrandit pour montrer la multitude de tombes du cimetière de Sarajevo. La dernière pièce se plonge dans le noir à l'arrivée du spectateur ne laissant apparaître qu'une phrase écrite à la peinture phosphorescente « Ce monde est malade il a besoin d'idées » une installation encore une fois entre folie des hommes et mythe universel. D'autres œuvres questionnant nos sociétés et nos valeurs sont présentées sur l'ensemble du lieu d'art notamment trois vidéos Mon rôle de père/ Bas étage/ le Pieu. Une exposition à prendre à bras le cœur pour ne pas oublier ce qui se passe juste à côté. Une soirée de soutien à la Galerie Duplex de Sarajevo sera organisée en mars 2009. Plus de renseignements sur http://www.mars-factory.com