© Le Gentil Garçon, La nuit, 2011

Biographie

Le Gentil Garçon - Né le 1er novembre 1998, vit et travaille à Lyon

« On dit de mon travail qu'il obéit à une logique du plaisir et je l'avoue, j'aime me presser le citron pour décocher les traits de mon esprit. Pour tout dire, je vise un point précis, dans une zone étrangement innervée, à égale distance entre le cerveau et le cœur. La pratique est d'autant plus jubilatoire qu'elle est risquée, cela demande de la rigueur et beaucoup de décontraction.
C'est important la décontraction, c'est ce qui conforte les gens dans l'envie de vous croire, même si c'est trop gros, même si on voit les trucages. De toute façon, le derrière du décor, c'est plus intéressant que le décor lui-même. Ça c'est un truc d'enfant, se demander comment ça marche, un truc d'enfant ou un truc de scientifique, ce qui est à peu près la même chose et il n'y a rien de péjoratif.
D'ailleurs moi aussi, un jour, j'ai voulu en être, de ceux qui savent : la théorie quantique, l'algèbre de Boole, la thermodynamique, les nombres transcendants… Mais plus j'étudiais le fonctionnement du monde et plus je doutais de sa réalité, sa texture devenait changeante, il me glissait entre les doigts. Aussi j'ai décidé d'arrêter d'apprendre ; dorénavant, l'inconnu, je l'inventerai. Après tout, ne pas savoir c'est déjà avoir un point de vue. J'ai quand même pris le pli, je compte toujours sur la gravité pour dessiner les jolies courbes, les jolies paraboles.
Malgré tout, mon ignorance restera sans limites, parfois je comblerai les trous, mais bien souvent je me contenterai de les exhiber, on dit bien que l'on invente des trésors quand on ne fait que les découvrir. L'équipement restera minimal : pas de boussole, juste une bonne pioche. Pour le reste, je garde confiance en ma bonne étoile pour me faire tomber sur un os. »

Une bonne pioche, Le Gentil Garçon
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Le Gentil Garçon - Born on 1 November 1998, lives and works in Lyon

"People say that my work derives from a logic of pleasure, and I admit that I enjoy racking my brains for flashes of wit. To be frank, I aim at a precise point in a zone that's oddly innervated, equidistant between brain and heart. The practice is all the more exhilarating for being risky. It takes rigour, and a relaxed attitude.
Relaxation's important. It's what makes people want to believe you, even if you're telling a tall story, and the trickery's plain to see. In any case, what happens behind the scenes is more interesting than what happens on the stage. Asking how things work – that's what children do. Children or scientists. It's pretty much the same thing. And there's nothing wrong with that.
So one day I decided I wanted to be like those who know about quantum theory, Boolean algebra, thermodynamics, transcendental numbers. But the longer I looked at the way the world worked, the more I doubted its reality. Its texture became changeable; it started slipping through my fingers. So I decided to stop learning, and, from then on, to invent the unknown. After all, not knowing means already having a point of view. But I'd got into a habit: I count on gravity to draw pretty curves, pretty parabolas.
In spite of everything, my ignorance remains boundless. Sometimes I fill in a few gaps, but very often I'm happy just to exhibit them. The equipment's minimal: no compass, just a good pick. Apart from that, I trust in my lucky star to come up trumps."

Le Gentil Garçon, A good pick. Translated by John Doherty, 2014.

Site internet et réseaux sociaux

Source

Documents d'artistes Auvergne-Rhône-Alpes - Partenariat Centre national des arts plastiques / Réseau documents d'artistes.

Dernière mise à jour le 15 novembre 2023