Le Drapé, Le Baroque, Palazzo Grassi, Venise, 1979 et autres sculptures de plis

Exposition
Arts plastiques
Michel Rein, Paris Paris 03

ORLAN, Le Drapé, Le Baroque, Palazzo Grassi, Venise, 1979 et autres sculptures de plis

Dans le cadre du Mois de la Photo du Grand Paris, en relation avec l’exposition personnelle qui lui est consacrée à la Maison Européenne de la Photographie* nous présentons pour la quatrième exposition personnelle d’ORLAN à la galerie (Masques, Pekin Opera Facing Design & Réalité augmentée, 2014 / Tricéphale, 2003 / Self-Hybridations Indiennes-Américaines, 2008), l’ensemble des 23 photographies qui composent Le Drapé, Le Baroque, Palazzo Grassi, Venise, 1979.

« Le Drapé, Le Baroque, Palazzo Grassi, Venise, 1979, et autres sculptures de plis est une performance organisée par Jorge Glusberg, directeur du Musée National des Beaux-Arts d’Argentine, situé à Buenos Aires. Cette performance durait 2h30/3h. Il y avait un très long temps d’habillage pour pouvoir réaliser de très beaux drapés. ORLAN rentrait dans une châsse en plexiglas, d’où l’un de ses doigts, le doigt de la désignation, dépassait. Il y avait six hommes qui portaient cette châsse à l’horizontal et qui parcouraient l’ensemble du Palazzo Grassi, puis, qui mettaient la châsse debout, pour qu’ORLAN soit à la verticale. Chacun des drapés étaient reliés à un fil en nylon, qui lui-même était relié à des anneaux qui étaient passés par les assistants, porteurs, au doigt. Devant une caméra, les assistants bougeaient les fils comme on bouge des marionnettes. La caméra filmait en direct des quantités d’études de drapés, dont les images étaient immédiatement retransmises sur les 28 écrans vidéos, 14 de chaque côté et qui passaient en boucle pendant toute la performance.
ORLAN sortait de la châsse et commençait à enlever les drapés qui étaient autour de sa tête, au ralenti et défaisant l’emmaillotage de l’objet qu’elle portait dans les bras, qui ressemblait à un bébé emmailloté. ORLAN défaisait un très grand ruban, en tournant sur elle-même, ce qui mettait à découvert un objet peint en bleu à l’extérieur, la croûte, et en rouge à l’intérieur, la mie, que ORLAN cassait et qu’elle mangeait. ORLAN défaisait ses cheveux, se mettait à quatre pattes sur un cercle de farine blanche. Petit à petit, elle arrivait devant un immense tapis rouge qui, du Palazzo Grassi, sortait sur le ponton des bateaux et ORLAN s’enroulait de profil et à quatre pattes dans ce tissu rouge devenant une énorme boule rouge, qui avait de plus en plus de difficultés à s’enrouler. Cette boule continuait à grossir, sur le ponton des bateaux, tout le monde pouvait croire qu’en continuant de s’enrouler ORLAN tomberait dans la lagune. C’était un effet visuel, car une barque l’attendait en contrebas, puis avançait grâce à un rameur et petit à petit, ORLAN déroulait et laissait tomber le tapis rouge dans la lagune, jusqu’à ce que les spectateurs la perdent de vue. »

« Le baroque est le monstre du
classique.
Le baroque montre la Sainte Thérèse
qui jouit de la flèche de l’ange dans
une extase érotique et extatique.
Le baroque ne nous oblige pas à
choisir entre le bien ou le mal …
Le bien et le mal sont présentés en
même temps.
C ‘est la leçon du baroque que j’ai le
plus retenue et appliquée à mes
oeuvres.
Le pli active la lumière et l’ombre.
Le pli se déplie, il est vêtement, il est
surface et aussi sculpture.
Emboîtement miracle
Le pli va à l’infini et se retourne
Tué grâce au point d’inflexion
Qui esquisse la direction, la chute
À même le titre Zoom Baroque
Développement des corps dans le verbe
Et le pli
Le pli et dépli de la chair
Qui se fait verbe
Fabrique des corps
Se déguiser ne se suffit pas
se draper ne suffit pas
Il y a des démontages du dépliage
Là où essaye de s’introduire de la beauté
piquée de laideur
Là où je ne suis plus qu’une image lumière
mais une image dérangeante
Une ombre gonflée à bloc d’air et de dires
Baroque et à propos »

ORLAN

Artistes

Adresse

Michel Rein, Paris 42 rue de Turenne 75003 Paris 03 France
Dernière mise à jour le 13 octobre 2022