Laurent Fiévet, Ien Lucas, Laurence Papouin, Céline Prestavoine : LA COULEUR COMME DESORDRE

Exposition
Arts plastiques
Galerie La Ferronnerie Paris 11
La couleur comme désordre, ou comment 4 artistes profitent de l’impact singulier des couleurs pour induire des désordres tant à l’intérieur des oeuvres, que dans leur perception par le spectateur : Pour Laurence Papouin, la couleur souvent primaire accentue l’effet plastique d’œuvres tendant vers la sculpture. Chez Céline Prestavoine, c’est le matériau même –du tissu, qui devient par sa couleur changeante, le principal révélateur de l’œuvre, tandis qu’Ien Lucas expérimente depuis des années les infinies possibilités d’arrangements des couleurs, utilisant dernièrement des motifs comme des réminiscences de l’art cinétique. Quant à Laurent Fiévet, son montage vidéo Ink red! conduit le spectateur vers un dénouement...où la couleur joue le premier rôle ! Céline Prestavoine (Belgique, 1980) : Intentions Nous n’avons pas d’accès direct aux couleurs. Leur mouvement perpétuel m’intéresse. Mon travail met en valeur la fugacité des couleurs, questionne leurs processus d’apparition. Il s’attache aux forces qui les font se mouvoir. Il joue de présence et d’absence. Le tissu occupe une place importante dans ce travail: je l’utilise en tant que couleur. Son tissage, la lumière, le mouvement et les teintures le rende chatoyant, contrasté. Sortis de leur contexte habituel, couchés sur un métal très plat, ils deviennent une fine couche de peinture, un lavis avec ce qu’il comprend de finesse et de profondeur. Cette mise en oeuvre très plane met en valeur leur polychromie. Notre position et l’angle de vue imposé par l’accrochage, ainsi que notre déambulation autour des pièces nous font percevoir l’une ou l’autre des couleurs de fil mais aussi des demi-teintes : Ce qui est la base de ce que l’on pourrait appeler une anamorphose colorée Ien Lucas (Pays-bas, 1956) Cette artiste néerlandaise, continuant une tradition abstraite, organise les couleurs, matières, textures -huile, acrylique, cire, la toile brute du support- en perpétuant les expériences informelles qui prennent dans ses peintures récentes des formes très ludiques. L’aspect expérimental est souligné, pour la série exposée, par le titre ‘Notities’ ‘...There is no story, just the painting, the colours, the forms, the qualities of the material, It ‘s open for new impulses and ideas. And it always goes about the essence of painting…’ Laurence Papouin (France, 1974) La singularité des peintures de Laurence Papouin tient d’abord à leur mode d’élaboration : L’artiste confectionne des peaux de peinture acrylique qui ne recouvrent aucun support, mais s’accrochent librement et, pour certaines d’entre elles pendent au mur. Soumises à la pesanteur, comme des sculptures molles, ces peintures tendent à s’avachir lentement sous l’effet de leur propre poids. L’artiste rappelle que « l’acrylique n’est pas autre chose que du plastique », soulignant en cela ce que ces peintures doivent au pop, pour leur dimension ironique et séduisante. Pour cette nouvelle exposition, elle propose des pièces où la peinture-matière est installée sur des châssis, telle un faux-semblant de toile.. Laurent Fiévet (France, 1969) Ink red! (installation vidéo) se structure autour d’un plan très court de Marnie (d’après Alfred Hitchcock) où le personnage, engagé comme secrétaire sous l’identité de Mary Taylor, procède à l’examen attentif de registres comptables. Montré sur l‘écran d’un ordinateur de bureau près duquel ont été placés deux bouteilles de vernis à ongles, un correcteur blanc et un téléphone portable, le montage présente alternativement la jeune femme en train de manipuler le bouchon d’une bouteille d’encre rouge, saisir une plume placée sur sa table, consulter un document ouvert et plonger devant elle l’extrémité de sa plume dans le liquide coloré. L’ensemble du montage converge vers une tache d’encre rouge que Marnie/Mary finit, au bout de plusieurs minutes, par renverser sur la manche de son chemisier. Longuement contenue, la couleur finit ainsi par s’imposer à l’image pour mettre brusquement un terme à l’action filmée. Comme dans Marnie, elle acquiert à ce titre une dimension hautement symbolique qui peut prêter à différents types d’interprétations selon l’angle d’analyse adopté. Elle souligne l’existence d’un lien invisible tenant, comme un fil de couture, l’œuvre de bout en bout, avant que son extrémité n’en révèle la présence

Accès mobilité réduite

Oui

Adresse

Galerie La Ferronnerie 40 rue de la Folie Méricourt 75011 Paris 11 France
Dernière mise à jour le 2 mars 2020