La pesanteur et la grâce

Exposition
Photographie
Centre d'Art et de Photographie Lumière d'encre Céret
La pesanteur et la grâce

 La lune, un citronnier, la mer, un cyprès, un chien, une étoile, un cheval, un promeneur, une robe, un puzzle... Benjamin Teissèdre prélève des éléments du réel. Mais celui-ci n’est pas son propos, il en fait le support de sa vision.

Loin du catalogage, ses images cueillent les « irrégularités de la vie quotidienne et les résonances que leur perception suscite en nous »*. Rêveur utopiste, il la parcourt, son âme en bandoulière, dans un va-et-vient perpétuel entre la délicatesse des choses et la noirceur d’un chaos primordial.

 

Benjamin Teissèdre habite le monde comme il habite la photographie, ou plutôt comme il est habité par elle ; sans concession, dans une relation portée par « la beauté et l’amour, ces deux raisons de vivre »**. Il avance tel un funambule idéaliste cherchant son chemin dans

l’ambivalence du réel. Dans un désir, peut-être illusoire, de réenchanter le monde, d’espérer que la réalité naisse du possible, émerge de la croyance, il nous prose une photographie où la clarté ténue de la lumière ferraille avec les ténèbres de l’imaginaire, l’instantané se donne le droit du flou, la réalité celui de l’illusion.

Affectionnant le jour bleu du matin ou l’interstice du soir, entre chien et loup, il travaille l’obscurité comme s’il savait que le premier, ou le dernier, éclair de la grâce n’est visible qu’à cet instant ; celui de tous les possibles, celui où le tumulte du jour n’est pas encore né, ou bien s’efface, celui où le temps se dilate et se contracte comme un coeur ouvert à toutes les

émotions.

Les images de Benjamin Teissèdre ont la force de contenir dans une « même enveloppe l’objet et le spectateur, et de donner l’illusion d’une perception partagée »***. Il nous offre un monde sensible, onirique, qui s’irradie d’un pays de merveilles à jamais disparu. Un monde

qui vibre en nous.

 

Claude Belime

Complément d'information

Né en 1971, Benjamin Teissèdre vit et travaille en Hauts de France à Amiens. 

Major de promotion de l’école des Gobelins, Paris, 1996. 

Photographe indépendant, il collabore avec les agences de communication et les institutions (Publicité, tourisme, presse, industriel, portraits, architecture, patrimoine, communication d’entreprise…).

À la fois attentif et légèrement en retrait de ses sujets, à la recherche de ce qui se cache derrière l’évidence des choses Benjamin Teissèdre cultive le goût de la contemplation, invitant souvent la nuit et le flou à envelopper ses images oniriques et atemporelles. Les couleurs monochromes, les contrastes sourds et les noirs profonds contribuent à sa signature visuelle.

Dans son monde poétique vous croiserez des chiens errants, des femmes-solitude, des nus perdus,  des chevaliers éperdus, des failles, des routes pavées de tremblements, des dieux délavés, des cheveux de la mer, chevaux de l’amer, des bestiaires étoilés, des absences, des paradis perdants, des ombres de Vincent, des pierres de rêve, de vies d’instants fragiles … dont l’artiste signifie qu’ils participent chacun à leur infime échelle à la beauté d’un monde immense.

Horaires

De juin à septembre ouverture du mardi au dimanche de 10h00 à 13h00 et de 14h30 à 18h30

A partir d'octobre ouvert du mardi au samedi de 10h00 à 13h00 et de 14h00 à 18h00

Adresse

Centre d'Art et de Photographie Lumière d'encre Place Pablo Picasso 66400 Céret France
Dernière mise à jour le 4 juin 2023