Kolb, peinture

Si ses premières peintures se construisaient à partir de pigments broyés immergeant les formes dans un chaos de matière entre forme et informe, dans ses tableaux les plus récents, toute référence à l’objet ou au corps - à la représentation - a laissé la place à la sensibilité de l’inobjectif (le “sans objet” de l’abstraction et de la sensibilité plastique
pure que nous retrouvons d’abord chez Malévitch puis Klein).
La surface est là et, dans ses vibrations, elle exprime le réel comme état physique et psychique du présent et de la mémoire que la prégnance au monde fabrique. C’est l’avancée du sujet dans le temps qui est donné à vivre et se signifie dans la matérialité débordante - chaotique et auratique - de la surface peinte, façonnant l’image d’une traversée vertigineuse de la temporalité là ou tête et corps expulsent inlassablement leur trop-plein de conscience au monde.

Giovanni Joppolo - Paris, juin 2012

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