École nationale supérieure d'art de Bourges
Journée Emmetrop/Transpalette
Conférence
Arts plastiques
École nationale supérieure d'art de Bourges
•
Bourges
Profitant de la venue des artistes à Bourges, à la
veille du vernissage, l'ensa Bourges accueille
Emmetrop, Claude Lévèque, Carlos Kusnir et
Pierre Ardouvin pour une journée entièrement
consacrée à Emmetrop, au Transpalette et à
l'exposition anniversaire.
Samedi 23 octobre 2004 : Vernissage de
l’exposition anniversaire du Transpalette avec
Claude Lévèque, Carlos Kusnir, Pierre Ardouvin
et Véronique Boudier. Exposition jusqu’au 18
décembre au Transpalette.
Complément d'information
Emmetrop/Transpalette
EMMETROP, au coeur de l’art, au coeur du monde
Emmetrop est un beau bébé qui fête ses vingt
ans. Vingt ans, le bel âge, ou le contraire avec
Nizan? Vingt ans d’activités géniales, en tous cas,
tant dans le domaine de la musique que dans
celui des arts visuels. Vingt années de création
ininterrompues, d’ouvertures, de difficultés et de
plaisir. Emmetrop, c’est l’histoire d’une
générosité. Tant pis si le mot défrise. Mieux vaut
se défriser avec un mot comme ça qu’avec un
autre moins galvaudé mais moins adéquat.
Générosité du projet. Générosité de
l’engagement. Générosité de l’attitude par
rapport au public, aux artistes, à ceux qui rôdent
à la marge ou ailleurs. Emmetrop,
physiquement, est une friche. Des friches, on en
a beaucoup connues, parfois sympathiques,
souvent nulles. Celle-ci ne ressemble à aucune
autre. «Seulement comparable à soi», comme dit
ce cher La Fontaine qu’il faut relire pour le plaisir
après avoir sué à l’école sur ses «Fables».
Emmetrop, à Bourges, c’est autre chose. A cause
de celles qui dirigent le lieu et ses activités:
Karine Noulette et Frédérique Marciniak. En
raison des liens et des réseaux de sympathie
qu’elles ont su et savent créer autour d’elles,
autour du projet et autour de multiples activités
inventives, qui visent haut sans exclure, comme
l’élitisme le fait. J’ai vu Buren, débordé de
travail, venir ici avec un vrai projet,
s’enthousiasmer malgré les difficultés liées au
manque d’argent, enthousiasmer tout le monde
autour de lui, de son plaisir de son allant, de son
exigence. Ce fut aussi le cas lorsque Claude
Lévêque et Véronique Boudier vinrent réaliser des
oeuvres, non seulement de très grande qualité,
mais parfaitement en osmose avec le lieu, avec
ce qui s’y passe. C’est que ces deux artistes-là,
plus Pierre Ardouvin et Carlos Kusnir, réunis ici
pour une exposition idéale, forment non pas un
groupe, non pas une «école» ou un mouvement,
mais comme une famille liée par des affinités,
des façons d’être, des histoires, des formes
même, une façon de parler de soi et du monde,
proches. De ces quatre artistes, je me sens
proche, aussi, à des titres divers. Par des liens
d’amitié. Par admiration. Par des affinités,
secrètes ou non, mais profondes. De Pierre
Ardouvin j’ai toujours en mémoire un grand sas
boursoufflé, gonflé d’air, fait de sacs poubelle au
milieu duquel se déroulait de merveilleux et de
drôles de miracles. Je me souviens d’une table
rehaussée par des briques mises sous ses pieds.
D’un lit d’enfant aussi. Mais peut-être que
l’imaginaire a changé ce que le souvenir avait
conservé. Ici, l’artiste utilise le transpalette et la
salle d’à côté pour joindre les deux espaces à
l’aide d’un couloir de polyanne, mettant l’accent
sur ce qui ici et chez lui s’attache à développer
des liens. Pierre Ardouvin, à son meilleur,
développe un travail d’une poésie décalée
merveilleuse. Carlos Kusnir intervient, lui, dans
les anciens locaux du secours populaire et
remonte trois grandes peintures réalisées pour le
FRAC Paca et une de ces façades sérigraphiées
qui sont une de ses façons de montrer la
peinture dans la ville, dans la rue ou dans une
friche. Il ne faut pas s’y tromper: Carlos Kusnir
est un des peintres les plus intéressants en
France aujourd’hui. Véronique Boudier c’est
l’insolence, la désinvolture allumée, l’ironie,
l’audace et la provocation. J’adore! L’une de ses
premières oeuvres exposées, en 1993, un gâteau
brûlé sur un plateau argenté la révélait. «C’est
raté, disait-elle, eh bien tant pis, voilà». Depuis
elle n’a cessé de m’épater, de m’émerveiller, de
me bousculer, de me prendre à la gorge, de me
séduire. Ici elle montre une vidéo d’une flaque
d’eau au sol avec bruits de guerre. Un golfe en
miniature? Je n’ai encore rien vu mais il est peu
d’artiste à qui on peut faire autant confiance qu’à
elle. Ce sera formidable. Claude Lévêque a
utilisé les séchoirs de la friche comme des
greniers. Il a réalisé là une accumulation, ou un
inventaire, du matériel d’équipement lié aux arts
de la scène qui sont au centre de l’activité ici.
Voici des fauteuils, des projecteurs, des baffles
en tas avec des passages entre chacun d’eux et
par dessus des chemins de lumière avec des
petites ampoules. Façon de tracer une ligne dans
une sorte de magma ou de chaos. Il s’agit là,
plus ou moins, d’une rétrospective qui s’accorde
aux 20 ans d’Emmetrop avec, en plus, comme
un clin d’oeil, une trentaine de poules qui
caquètent comme ont caqueté les gens qui ont
colporté des rumeurs contre tout ce qui se faisait
ici. La vie et l’action n’ont pas toujours été faciles
pour Emmetrop. Mais aujourd’hui cette
exposition, je le répète idéale, dit au mieux ce
qu’a été et ce qu’est ce lieu, ce projet. Au coeur
de l’art. Au coeur du monde.
Michel Nuridsany
EMMETROP, au coeur de l’art, au coeur du monde
Emmetrop est un beau bébé qui fête ses vingt
ans. Vingt ans, le bel âge, ou le contraire avec
Nizan? Vingt ans d’activités géniales, en tous cas,
tant dans le domaine de la musique que dans
celui des arts visuels. Vingt années de création
ininterrompues, d’ouvertures, de difficultés et de
plaisir. Emmetrop, c’est l’histoire d’une
générosité. Tant pis si le mot défrise. Mieux vaut
se défriser avec un mot comme ça qu’avec un
autre moins galvaudé mais moins adéquat.
Générosité du projet. Générosité de
l’engagement. Générosité de l’attitude par
rapport au public, aux artistes, à ceux qui rôdent
à la marge ou ailleurs. Emmetrop,
physiquement, est une friche. Des friches, on en
a beaucoup connues, parfois sympathiques,
souvent nulles. Celle-ci ne ressemble à aucune
autre. «Seulement comparable à soi», comme dit
ce cher La Fontaine qu’il faut relire pour le plaisir
après avoir sué à l’école sur ses «Fables».
Emmetrop, à Bourges, c’est autre chose. A cause
de celles qui dirigent le lieu et ses activités:
Karine Noulette et Frédérique Marciniak. En
raison des liens et des réseaux de sympathie
qu’elles ont su et savent créer autour d’elles,
autour du projet et autour de multiples activités
inventives, qui visent haut sans exclure, comme
l’élitisme le fait. J’ai vu Buren, débordé de
travail, venir ici avec un vrai projet,
s’enthousiasmer malgré les difficultés liées au
manque d’argent, enthousiasmer tout le monde
autour de lui, de son plaisir de son allant, de son
exigence. Ce fut aussi le cas lorsque Claude
Lévêque et Véronique Boudier vinrent réaliser des
oeuvres, non seulement de très grande qualité,
mais parfaitement en osmose avec le lieu, avec
ce qui s’y passe. C’est que ces deux artistes-là,
plus Pierre Ardouvin et Carlos Kusnir, réunis ici
pour une exposition idéale, forment non pas un
groupe, non pas une «école» ou un mouvement,
mais comme une famille liée par des affinités,
des façons d’être, des histoires, des formes
même, une façon de parler de soi et du monde,
proches. De ces quatre artistes, je me sens
proche, aussi, à des titres divers. Par des liens
d’amitié. Par admiration. Par des affinités,
secrètes ou non, mais profondes. De Pierre
Ardouvin j’ai toujours en mémoire un grand sas
boursoufflé, gonflé d’air, fait de sacs poubelle au
milieu duquel se déroulait de merveilleux et de
drôles de miracles. Je me souviens d’une table
rehaussée par des briques mises sous ses pieds.
D’un lit d’enfant aussi. Mais peut-être que
l’imaginaire a changé ce que le souvenir avait
conservé. Ici, l’artiste utilise le transpalette et la
salle d’à côté pour joindre les deux espaces à
l’aide d’un couloir de polyanne, mettant l’accent
sur ce qui ici et chez lui s’attache à développer
des liens. Pierre Ardouvin, à son meilleur,
développe un travail d’une poésie décalée
merveilleuse. Carlos Kusnir intervient, lui, dans
les anciens locaux du secours populaire et
remonte trois grandes peintures réalisées pour le
FRAC Paca et une de ces façades sérigraphiées
qui sont une de ses façons de montrer la
peinture dans la ville, dans la rue ou dans une
friche. Il ne faut pas s’y tromper: Carlos Kusnir
est un des peintres les plus intéressants en
France aujourd’hui. Véronique Boudier c’est
l’insolence, la désinvolture allumée, l’ironie,
l’audace et la provocation. J’adore! L’une de ses
premières oeuvres exposées, en 1993, un gâteau
brûlé sur un plateau argenté la révélait. «C’est
raté, disait-elle, eh bien tant pis, voilà». Depuis
elle n’a cessé de m’épater, de m’émerveiller, de
me bousculer, de me prendre à la gorge, de me
séduire. Ici elle montre une vidéo d’une flaque
d’eau au sol avec bruits de guerre. Un golfe en
miniature? Je n’ai encore rien vu mais il est peu
d’artiste à qui on peut faire autant confiance qu’à
elle. Ce sera formidable. Claude Lévêque a
utilisé les séchoirs de la friche comme des
greniers. Il a réalisé là une accumulation, ou un
inventaire, du matériel d’équipement lié aux arts
de la scène qui sont au centre de l’activité ici.
Voici des fauteuils, des projecteurs, des baffles
en tas avec des passages entre chacun d’eux et
par dessus des chemins de lumière avec des
petites ampoules. Façon de tracer une ligne dans
une sorte de magma ou de chaos. Il s’agit là,
plus ou moins, d’une rétrospective qui s’accorde
aux 20 ans d’Emmetrop avec, en plus, comme
un clin d’oeil, une trentaine de poules qui
caquètent comme ont caqueté les gens qui ont
colporté des rumeurs contre tout ce qui se faisait
ici. La vie et l’action n’ont pas toujours été faciles
pour Emmetrop. Mais aujourd’hui cette
exposition, je le répète idéale, dit au mieux ce
qu’a été et ce qu’est ce lieu, ce projet. Au coeur
de l’art. Au coeur du monde.
Michel Nuridsany
Autres artistes présentés
Claude Lévèque, Carlos Kusnir et Pierre Ardouvin
Partenaires
Emmetrop
Emmetrop est une association loi 1901 crée en
septembre 1984.
Historique. A l’origine, un groupe d’élèves de
l’Ecole des Beaux-Arts de Bourges et quelques
individus issus de divers milieux artistiques
(cinéma, musique, théâtre) décident de fonder
une association pour sortir du milieu préservé de
l’école d’art afin d’expérimenter dans le
quotidien, un concept d’action culturelle où l’art
et la vie sont en étroite relation.
Les activités. L’association Emmetrop a pour mot
d’ordre le pluriculturel. Touchant à la fois les
musiques actuelles et expérimentales, l’art
contemporain, le multimédia, les cultures
urbaines, les arts de la rue, la danse et le théâtre
, l’intérêt du projet développé par Emmetrop est
de réunir en un même lieu des pratiques, des
artistes et des publics.
Les domaines d’interventions. Les domaines
d’interventions de l’association sont : la création,
la diffusion, la formation et la médiation.
Emmetrop permet la mise en place d’opérations
visant à favoriser les émergences artistiques et
culturelles, en décloisonnant les pratiques
artistiques et en favorisant les rencontres entre
professionnels et amateurs.
A partir d’une programmation pluriartistique
décalibrée, Emmetrop rapproche l’art de la vie et
replace la culture dans sa fonction primordiale de
questionnements de la société. Elle prône la
démocratie de la culturelle et la
démarginalisation des cultures emmergeante
pour constituer de nouveaux paliers d’aide à la
création accessible au plus grand nombre.
Le Transpalette
Historique. Géré par l’association Emmetrop, le
Transpalette est présent au coeur de la Friche
L’Antre-Peaux depuis 1998. Ce lieu est dédié
spécifiquement à l’art contemporain. La superficie
totale de cet espace est de 300 m2.
Le projet. Lieu de production "in situ"*, le
Transpalette offre un espace à investir par la
création contemporaine. Il permet la rencontre
entre les questionnements d’un artiste et les
problématiques architecturales de cet espace
pouvant être qualifiée d’installation*.
Transpalette est un lieu d’expérimentation à la
conquête de nouveaux modes de créations
plastiques avec une forte volonté d’élargir les
publics de l’art contemporain.
Horaires
10 h. Présentation d’Emmetrop, du Transpalette, de l’exposition anniversaire du Transpalette avec Claude Lévèque, Carlos Kusnir, Pierre Ardouvin et Véronique Boudier
14 h. Conférences Claude Lévèque, Carlos Kusnir et Pierre Ardouvin dans le cadre de l’exposition anniversaire du Transpalette
Accès mobilité réduite
Oui
Adresse
École nationale supérieure d'art de Bourges
7 rue Edouard-Branly
18006 Bourges
France
Dernière mise à jour le 2 mars 2020