Jean Tinguely, Le Cyclop , 1969-1994

Forêt de Milly, Fontainebleau
Vue du Cyclop de Jean Tinguely à Milly-la-forêt
Billetterie du Cyclop

Billetterie du Cyclop

Vue de l'intérieur du Cyclop

Vue de l'intérieur du Cyclop

Vue de l'intérieur du Cyclop

Vue de l'intérieur du Cyclop

Vue de l'intérieur du Cyclop
Vue de l'intérieur du Cyclop

Au cœur de la forêt de Milly, près de Fontainebleau, se cache une œuvre aux multiples facettes : Le Cyclop de Jean Tinguely. Ce monstre mythologique, dans la tête duquel le visiteur est invité à pénétrer, se réveille et s’anime, offrant alors une véritable expérience d’art total.

Une oeuvre monumentale et collective

Cette œuvre est unique et exceptionnelle par sa grandeur, sa prouesse technique et sa richesse artistique. Construite essentiellement à partir de matériaux de récupération (métal, bois, tessons de miroir, céramique, etc.), elle mesure plus de vingt-deux mètres de haut et pèse près de trois cents tonnes. Le Cyclop est né de la volonté de Jean Tinguely de créer une construction hors normes, à l’échelle d’une architecture, et de rassembler les grands courants artistiques l’ayant marqué: Dada, Nouveau Réalisme, Art cinétique, Art brut.  Sans autorisation et avec leurs propres fonds, Jean Tinguely et sa femme Niki de Saint Phalle commencent le chantier de construction en 1969 et invitent de nombreux artistes à venir collaborer dans une ambiance familiale et festive : une compression de César et une accumulation d’Arman côtoient une jauge de Jean-Pierre Raynaud, un pénétrable sonore de Jesùs Rafaël Soto, et des hommages rendus à Marcel Duchamp et à Yves Klein...

Le visiteur-acteur : une expérience d'art total

Imbriqué dans quatre chênes centenaires qui font partie intégrante de l’œuvre, Le Cyclop s’apparente à une tête sans corps, avec un œil unique, une énorme oreille et une bouche d’où ruisselle de l’eau sur une langue toboggan. Recouverte de milliers d’éclats de miroirs qui réfléchissent les mouvements des arbres, des nuages et des visiteurs, les ombres et les lumières, l’œuvre est en dialogue permanent avec la nature environnante et appelle autant à la contemplation qu’à la participation. Le visiteur est amené à évoluer et interagir dans une structure labyrinthique abritant une trentaine d’œuvres et à actionner des machines, déclenchant des sons, animant les sculptures et les peintures. Visuel, tactile et sonore, ce jeu invite à une expérience d’art total, où le spectateur devient lui-même acteur.

La face aux miroirs à l'épreuve du temps

Les intempéries ont avec le temps altéré les 400m² de miroirs qui composent La Face aux miroirs imaginée par Niki de Saint Phalle. Des études d’ingénieries spécifiques ont donc été entreprises par le Cnap en collaboration avec le Laboratoire de recherche des monuments historiques (LRMH). Les miroirs vont être déposés et remplacés, tandis que des études de vieillissement et de résistance des colles et des silicones pour appliquer les nouveaux miroirs seront effectuées. Chaque miroir sera découpé et posé manuellement par une équipe importante de restaurateurs et de mosaïstes. Afin de pouvoir réaliser cette restauration urgente et délicate, une campagne de Crowdfunding, appelant le public à prendre part à la restauration de l’œuvre, a été initiée par le Cnap en 2013.

Un art vivant : programmation culturelle et artistique du Cyclop

Jean Tinguely décide en 1987 de faire don du Cyclop à l’État : l’œuvre est alors inscrite sur les inventaires du Cnap, qui en assure la conservation. Suite à son ouverture au public en 1994, son entretien et sa promotion ont été confiés à l'association Le Cyclop, qui développe depuis lors sa programmation culturelle et artistique.

L’association accueille le public entre avril et octobre, et accompagne les scolaires de la maternelle à l’enseignement supérieur. Des documents pédagogiques sont disponibles gratuitement sur le site internet du Cnap pour préparer chaque visite du Cyclop et des expositions temporaires.

En 2007, le Cnap publie, en partenariat avec les Éditions sept/isthme, un ouvrage de Virginie Canal qui retrace les différentes étapes de la construction de ce monstre d’acier, faisant le récit d’une aventure collective unique. Le propos est richement illustré, avec des photographies contemporaines réalisées par Tadashi Ono, les dessins et maquettes préparatoires et des images de la construction.

En 2013, un numéro hors-série de la revue DADA, coédité par le Cnap, l’association Le Cyclop et les Editions Arola, propose une découverte pédagogique et originale de l’œuvre. Des textes vivants de Sandrine Andrews, l’univers graphique d’Eloi Rousseau, ainsi que de multiples ateliers créatifs invitent les curieux à un voyage ludique métaphorique et documenté dans « le corps » du Cyclop.

Depuis 2012, Le Cyclop s’ouvre à la création contemporaine. Des résidences d’artistes et des expositions d’art contemporain sont organisées, ainsi que des performances et des conférences, permettant d’investir les champs de la création et de la recherche. Une série de rendez-vous « Contrée film & vidéo » est inaugurée en 2015 : à proximité de l’œuvre, un container est aménagé dans lequel sont diffusés des vidéos d’artistes et des films documentaires.

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Dernière mise à jour le 2 mars 2021