Jean-Pierre Pincemin

"Je puis dire que j'ai appris à peindre en faisant de la gravure (...)"
Exposition
Galerie Catherine Putman Paris 04
Jean-Pierre Pincemin "Sans titre" 1992, empreintes, 160 x 120 cm

La galerie Catherine Putman est heureuse de présenter pour la première fois une exposition de Jean-Pierre Pincemin réunissant un bel ensemble de gravures, ainsi que quelques œuvres uniques sur toile ou sur papier.

Pour Pincemin, la gravure– comme la peinture et la sculpture – relève de l’expérimentation et ne se laisse pas enfermer dans la technique. Ainsi c’est une multitude de procédés qui seront utilisés, inventés et développés par l’artiste, dans différents ateliers, en collaboration avec des imprimeurs comme Pasnic ou Piero Crommelynck.

Pincemin pratique régulièrement la gravure depuis 1985, ses premières estampes datent de la toute fin des années 70. « C’est en 1979, grâce à la bonne rencontre de Jacques Putman, et à son intention d’éditer ce qui sera un jour mes gravures, que la chose entra dans ma vie. »(1) Les Putman éditent des gravures, parfois en collaboration avec Marie-Hélène Montenay. Dans les années 80, l’artiste travaille à l’atelier Pasnic, la pointe-sèche sur plexiglass et de grands bois gravés au marteau-piqueur et réhaussés. À cette période, sa femme Françoise Pincemin imprime aussi nombre de gravures dans son atelier à
Authon-la-Plaine. Une importante collaboration s’établit ensuite avec l’atelier Piero Crommelynck qui tire de belles aquatintes au sucre, en noir et blanc, parfois en couleur, notamment grâce à l’introduction des papiers collés.

Son approche de la gravure peut évoquer les principes de Supports/Surfaces, mouvement artistique auquel il participe dans les années 70, et notamment celui de l’empreinte, caractéristique de ses premières œuvres, et essence même de la gravure. Il l’utilisera de manière brute dans de grandes estampes dont l’exposition présente un bel exemple avec Empreintes, 1992, 160 x 120 cm (cat. 192). À l’aide de différentes matrices, il n’hésite pas non plus à « corriger » les tirages, donnant ainsi une autre dimension, une idée même de variations, aux gravures. « Les gravures mal tirées, je les corrige avec du blanc, genre peinture pour machine à écrire, ou du noir. » (2)

Le travail de la gravure a participé de l’évolution de son style pictural, de son ouverture à la figuration, du développement de son champ iconographique.

Jean-Pierre Pincemin est peintre, sculpteur et graveur. De la période Supports/Surfaces, sa peinture du début des années 80 conserve le sens de la composition géométrique, l’agencement de l’espace – en bande, en carré, mais avec une matière picturale plus « classique » – et une sophistication de la matière peinte et des couleurs subtiles, le tableau de 195x154 cm présenté à la galerie et son agencement caractéristique de bandes verticales en trois couleurs en est le parfait exemple. 
En 1986, la Galerie de France présente l’exposition L’Année de l’Inde, dans laquelle ses œuvres figurent animaux, végétaux et autres motifs floraux. Après 1986, gravure et peinture tournent autour d’une grande variété iconographique qui fait la part belle aux bêtes et s’amuse de la réinterpretation de certains sujets classiques ou religieux, non sans un certain humour, comme les danses macabres.

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 (1) Jean-Pierrre Pincemin  Dérive des continents, 1994, Jean-Marc Huitorel  
(2) Jean-Pierre Pincemin, Gravures 1971-1997, Musée de la Cohue Somogy
 


 

Horaires

du mardi au samedi de 14 à 19 heures

Adresse

Galerie Catherine Putman 40 rue Quincampoix 75004 Paris 04 France
Dernière mise à jour le 10 novembre 2022