Jean-Pierre Bertrand
Vue d'exposition
Courtesy de l'artiste et Michel Rein, Paris/Brussels
© Aurelien Mole
La galerie Michel Rein est heureuse de présenter la quatrième exposition personnelle de Jean-Pierre Bertrand à la galerie. Quand Jean-Pierre Bertrand évoque au sein de son travail la subsistance d’un corps ancien, il fait d’abord référence à l’incarnation de survivances immémoriales : une statuette égyptienne habitée par l’être qu’elle figure et qui s’exprime par la voix de l’artiste dans le film Samout et Moutnefret, 7 ans avant l’an 2000 (1993-2008) ; des mixtures dont il imprègne son papier comme pour le nourrir de substances embaumantes ou reconstituantes. Le papier sel devient minéralisé. Le papier citron, végétalisé. Le papier miel, animalisé, et souvent peint d’un rouge décrit en termes sanguins : plasmique ou coagulant. Il ne faut pas cependant s’arrêter à cette corporéité mystique du corps ancien, qui désignerait plus fondamentalement la préexistence d’un ordre structurant. Le planted garden, cette parcelle de son île qui semblait à Robinson Crusoé « si tempérée, si verte, si fleurie […] qu’on l’aurait prise pour un jardin artificiel » relève de ces espaces accomplis (réglés d’avance) auxquels se réfère souvent l’artiste. De même, Jean-Pierre Bertrand n’envisage pas l’accrochage de ses ensembles comme une négociation spatiale a posteriori, mais plutôt comme l’accomplissement d’une équation latente, que manifeste temporairement l’exposition.