JEAN-MARTIN BARBUT
La prose de Poséidon
L’eau n’est pas chez ce photographe abordée seulement de loin, optiquement, comme seul sujet ou support métaphorique de la matière, de la mémoire, du mouvement, de la temporalité, elle est vécue, parcourue. Jean-Martin Barbut est avironneur de mer, il connaît donc les courants, les marées, les vents, il sait naviguer dans les vagues, il parcourt physiquement son jardin photographique, il s’entraine à photographier à la rame, il pêche ses images à la traîne, il passe par l’expérience (comme un peintre Renaissant).
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L’effet de coupe, l’utilité de la marge, la démonstration du cadrage, du hors-champ laissé sur place, dans l’espace. Les vagues de Jean-Martin Barbut rejoignent bien les nuages d’Alfred Stieglitz (sa série Equivalents), elles convertissent une nature sauvage, installée hors sens, indocile, autonome, en un langage graphique, un parler propre, une langue reconnue, celle de l’image.
Effets de coupe donc – Graal de la photographie.
David Brunel
Docteur en philosophie esthétique, écrivain, photographe,
enseignant à Aix-Marseille Université, à l’Université Paul Valéry Montpellier III,
et en écoles supérieures d'art. Dernières publications :
Pour un voir en Fuite, éd. de La Nuit, 2013.
La Photographie vue de dos, éd. L’Harmattan, 2015.
Tarifs :
Gratuit