Jean-Jacques CECCARELLI

© Jean-Jacques Ceccarelli

Biographie

Né en 1948
Vit et travaille à Marseille

Ce qui m'intéresse plus que le dessin c'est ce qui se passe entre deux dessins ; c'est autant la démarche que l'objet : c'est l'attente, le vide, avant que les choses ne basculent, et c'est ce qui les fait basculer : la lumière, le papier, la couleur du sol, une question qui amène ses nécessités, un désir de changement, un infime déplacement.
Dans la peinture, les matériaux ont leur autonomie et dictent leurs propres lois : faut-il être brutal ? Faut-il accompagner ? Jusqu'où ?
De toutes façons il faut avoir une compréhension de l'objet et il n'y a rien d'annexe, le support a sa valeur propre, il est noué avec le trait qui est noué à l'encre, au crayon, etc.
Une autre question, par exemple, que garder ? et pourquoi les restes ne seraient-ils pas aussi beaux que le plat entier.
Je suis obligé d'être en éveil par rapport à ce qui passe sur les dessins, des choses s'imposent, d'autres surprennent, la question est de se donner le droit d'accepter leur existence aléatoire qui devient nécessaire, leur présence qui s'impose, de ne pas se censurer, mais aussi de ne pas basculer trop rapidement.
Je ne pars pas seulement d'une idée de forme ou de couleur mais d'une gêne ; je ne pars pas avec l'idée de faire un dessin ou un beau dessin mais d'un déséquilibre à travailler.
Entretien avec Josée Lapeyrère paru dans le catalogue Jean-Jacques Ceccarelli, 32 rue Estelle, édité par le centre d'art contemporain d'Istres

I am more interested by what happens between drawings than in a drawing itself. The process counts as much as the object ; the wait, the void before things happen, as well as what makes things happen : light, paper, the color of the floor, a question presenting its needs, a desire for change, an infinitesmal shift.
In painting, materials are autonomous and dictate their own laws : should one be brutal ? Should one guide things along ? To what extent ? In any event, an understanding of the object is needed and there is nothing ancillary. The support has its own worth, it is bound to the stroke which is bound to the ink, the pencil, etc.
Another question for example : what to keep? and why aren't the leftovers as beautiful as the dish itself ?
I must remain alert to what happens in the drawings; things impose themselves, others surprise. The point is to grant oneself the right to accept their random existence which becomes necessary, their presence which imposes itself. One shouldn't censor oneself, but it's important not to let oneself go too quickly.
I don't just begin from an idea related to form or color but from a feeling of discomfort ; I don't start with the idea of making a drawing or a beautiful drawing, but with an imbalance to be worked out.
 Interview with Josée Lapeyrère, from the catalog Jean-Jacques Ceccarelli, 32 rue Estelle, edited by the centre d'art contemporain d'Istres.

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Dernière mise à jour le 2 mars 2020