Jean-Christophe Quinton

Vers l’immédiate étrangeté des formes
Exposition
Design
la galerie d'architecture Paris 04

La spécificité de la culture de l’architecte est d’être située en tension entre deux cultures : une culture générale, partagée par tous les architectes et une culture de projet, propre à chacun.
L’enjeu premier de la culture de projet est de s’affranchir des démonstrations imposées, des automatismes et des conventions de la pensée pour fonder un terrain propre de conception. La culture de projet peut organiser ce lieu au sein duquel l’architecte se libère des a priori, se soustrait aux influences de l’instant, questionne son autonomie conceptuelle et invente ses outils.
Ma pratique s’est précisée après avoir mis à distance les préoccupations de démonstrations rhétoriques pour aller vers celles de la manifestation.
Dans l’instant de la conception, je m’écarte de la préoccupation des signes symboliques, politiques ou sociaux, qui éloignent de l’architecture. Je lui préfère la préoccupation des signes construits, des phénomènes et de la présence des choses.
Dans cette perspective, trois convictions guident la mise en oeuvre des projets.
La première conviction est qu’il existe une façon de renouveler notre discipline en explorant les ressources propres de l’architecture. Ces ressources rassemblent la question de la relation des corps, corps humain et corps architectural, entre-eux, avec leur environnement, avec leur usage, avec leur matière.
La deuxième conviction est de ne jamais perdre de vue que l’espace architectural doit être d’abord le lieu d’une expérience immédiate, concrète, sensible, ni discursive, ni sémantique.
La troisième conviction est une modalité d’action conceptuelle : elle cherche à faire émerger une figure simple, optimisée et circonstancielle qui soulage la complexité de la situation initiale du projet. Cette figure, souvent étrange, est la source d’une expérience immédiate de l’architecture.

 

 

Every architect develops a unique culture, the product of the tension between a general culture shared by all architects and a project culture specific to each.
The project culture’s most important effect is to liberate the architect from set expressions, from stereotypical and conventional thought, and thereby open the way for a personal approach to design. The project culture shapes this approach, provides a bulwark against preconceptions, against modish influences, and allows the architect to develop his or her conceptual independence and a personal set of tools.
In order to develop my approach, I had to distance myself from the preoccupations of rhetorical demonstration and move towards those of manifestation. In the moment of conception, I step back from the need to produce symbolic, political or social signs, the things that distance people from architecture. I prefer to focus on built signs, phenomena and the presence of things.
From this perspective, three convictions dictate the way projects develop.
The first conviction is that there is a way of renewing our discipline by exploring architecture’s inherent resources. These resources raise the question of the relationship between bodies, between the human body and the architectural body, between these bodies and the environment, their use, their materials.
The second conviction is that the architectural space must first and foremost be a place of immediate, concrete and sensorial experience, neither discursive nor semantic.
The third conviction concerns a mode of conceptual action: the goal is to produce a simple figure, optimized and circumstantial, which relieves the complexity of the project’s initial situation. This figure, often strange, should generate an instantaneous experience of architecture.

Tarifs :

entrée libre

Horaires

du mardi au samedi 11h-19h

Adresse

la galerie d'architecture 11 rue des blancs manteaux 75004 Paris 04 France
Dernière mise à jour le 13 octobre 2022