James Hyde

Live Principles of Ventilation and Adhesion
Exposition
Arts plastiques
Villa du Parc Centre d'art contemporain Annemasse

Double Tree, peinture acrylique sur impression jet d'encre, 2010, production Villa du Parc

Dans la série a posteriori intitulée Situations de la Peinture par le critique d’art Tristan Trémeau (cf. les catalogues 05 l 06 l 07 et 07 l 08 l 09 des expositions de la Villa du Parc), les deux premiers épisodes programmés par le centre d’art contemporain d’Annemasse avaient permis de découvrir et apprécier les démarches post-pop de Miquel Mont et Morgane Tschiember (La même chose mais autrement, 2008) puis les œuvres néo-néo-géo de Gerwald Rockenschaub (find/keep, 2009). Pour le troisième épisode, Karine Vonna, directrice de la Villa du Parc, a choisi d’inviter le new-yorkais James Hyde (www.jameshyde.com) à s’emparer de la totalité des espaces d’exposition du centre d’art avec des images en tout genre : peintures, photos, repros, vidéos, alliages et autres combinaisons de photos et peintures, camera obscura, etc. Hyde (se) pose une fois de plus deux questions devenues essentielles dans le champ de l’art depuis l’apparition de la photo : « Is it possible to understand painting without photography ? Is it possible to see a painting without already imagining its photographic reproduction ? Peut-on comprendre la peinture sans la photographie ? Peut-on regarder un tableau sans déjà imaginer sa reproduction photographique ? » Le seul énoncé de ce petit jeu de questions, formulées dès 1998 par cet artiste, nous invite bien sûr à lier plus ou moins définitivement toute recherche et toute pratique picturale, moderne et ou contemporaine, à l’influence voire à l’usage de la photographie. Normal. C’est bien la photographie, en effet, entendue comme technique, qui est venue casser le monopole, jusque-là détenu par la peinture (et le dessin), de la fabrication d’images issues du réel ; libérer par exemple les Monet, Picasso et autre Bacon de leurs obligations de fidélité au (modèle) réel ; pousser les peintres à devenir impressionnistes, cubistes, suprématistes, abstraits, concrets, etc. Normal. C’est bien la photographie, entendue cette fois comme médium, qui a permis de remettre en cause l’hégémonie de la main dans la fabrication des oeuvres ; d’initier les processus de dématérialisation de l’art ; de favoriser le déclin de l’objet dans l’art. Normal. C’est bien la photographie enfin, en tant que puissant système de reproduction technique, qui a signé la désacralisation de l’oeuvre d’art : de la perte de l’aura pour l’oeuvre originale (selon Walter Benjamin) au retour de l’aura via le devenir icône idole de sa reproduction (depuis Andy Wahrol). Tout ça, bien sûr, nous savons que nous le savons. Mais comme nous avons de plus en plus la mémoire courte, il importait de le rappeler, histoire de ne pas entrer sans bagages ni repères historiques dans l’univers plastique de James Hyde, sans critères ni background avant d’entamer une approche critique de sa démarche artistique, avant d’essayer de comprendre pourquoi et comment, depuis près de dix ans, celui-ci allie, associe, combine, marie ou pacse photographie et peinture, reprographie et peinture, dans ses œuvres les plus récentes. Notamment celles qui s’inscrivent dans les séries Screenings, Flowers, Trees et Shades présentées à l’occasion de son exposition « Live Principles of Ventilation and Adhesion » à la Villa du Parc, du 1er octobre au 4 décembre 2010.

Accès mobilité réduite

Oui

Adresse

Villa du Parc Centre d'art contemporain Parc Montessuit 12 rue de Genève 74100 Annemasse France

Comment s'y rendre

Accès terminus tram 17 depuis Genève

Dernière mise à jour le 2 mars 2020