Jacqueline Taïb, Jérôme Touron, Ruth-Maria Obrist, Izabela Kowalczyk
Pour accompagner les oeuvres d'Izabela Kowalczyk, Ruth-Maria Obrist, Jacqueline Taïb, trois artistes explorant en deux ou trois dimensions les possibles de formes radicales ou plus ambigües quant à l'abstraction, la galerie présentera un ensemble de l'importante série 'Images' de Jérôme Touron, initiée en 2017. Ici, le dialogue formes-couleurs-matières s'organise avec une grande liberté, sur des papiers de dimensions réduites, comme un alphabet préliminaire à des créations qu'il aurait sûrement développées en trois dimensions. Un hommage à cet artiste disparu en mai 2020.
Jacqueline Taïb Son travail s’articule autour du paysage urbain, des chantiers, des constructions, des architectures en devenir et des paysages à venir. Elle a longuement exploré le thème de la construction, au travers de l’iconographie des chantiers, à mi-chemin entre représentation et abstraction, dans un renvoi permanent entre signifiés et structures.Pour l’esprit des formes, elle présentera une série de peintures de petit format sur papier, Women at work, quelques détails issus de chantiers choisis de manière aléatoire, puis assemblés en diptyque.
Extraits d'un texte de Yves Michaud, philosophe : ‘Jacqueline Taïb ne s’efface pas devant un sujet qui serait rendu de manière réaliste. Ce qui nous ramène à un curieux entre-deux : ni de la peinture pour elle-même et sa délectation ni le sujet pour lui-même et la curiosité qu’il pourrait soulever. Quels sujets justement ? Des constructions en cours, des chantiers – immeubles, usines, autoroutes urbaines, viaducs, échangeurs. ….’ ‘…Le plus important est le désordre visuel, l’organisation de la désorganisation, un chaos fonctionnel – ce qui est la définition d’un chantier. A remarquer : il n’y a jamais personne dans ce monde, pas un être humain. Jacqueline Taïb en donne la raison : s’il y avait des humains, cela donnerait une échelle et tout serait plus anecdotique…’
Izabela Kowalczyk, 2021 'Avec la série Reliefs je cherche à dépasser les limites de l'image plate, bi-dimensionnelle, et à l'ouvrir vers d'autres dimensions. Je réalise d'abord des compositions en papiers découpés, que je transforme ensuite en volumes. Ils sont un point commun entre les images plates et les formes spatiales, comme les Gravitations d'Eduardo Chillida - un travail à mi-chemin entre la peinture et la sculpture. Pour les Reliefs réalisés entre 2012 - 2016, j'ai d'abord remplacé le papier ou la toile de mes tableaux par un support rigide en bois. Ensuite j'ai approfondi littéralement la dissociation du fond et de la forme de mes images, en découpant la forme du fond et en l'accrochant directement sur un mur, en laissant un espace de quelques centimètres : Les formes flottent sur le mur devient ainsi le nouveau fond.
Pour les Reliefs récents j'ai fixé deux planches de bois l'une sur l'autre. Grâce à un effet d'illusion optique, leur forme découpée suggère un objet en trois dimensions vu en perspective, en réalité, il est plat. La traditionnelle perspective linéaire, légèrement déformée, crée ici un jeu visuel, questionnant la perception du spectateur. La forme présentée peut être interprétée autant qu'un objet en volume que son image. La fusion de ces 2 types de travaux, bi ou tri-dimensionnels, résulte d'une mise en question de la nature de l'espace, étrange, difficile à situer, entre espace physique et mental.'
Ruth-Maria Obrist On observe dans ses œuvres comme une trace de valeurs arithmétiques intemporelles Ses objets-sculptures et installations explorent le champ des mathématiques -chaos et ordre- espace, vide, proportion et volume. Au fil du temps, l’océan a pris aussi une place centrale : beauté, destruction et réparation. Les œuvres de Ruth-Maria Obrist présentent une forte matérialité. Utilisant du bitume, de la colle blanche, du mercurochrome, de l’or ou de la poussière, elle créée des surfaces sensorielles qui, bien que réduites à des formes basiques, dégagent un sentiment de poésie.
Ruth-Maria Obrist installe régulièrement des œuvres dans l’espace public, en collaboration avec des architectes. A noter : The poetry of logic, livre résumant ses œuvres depuis 20 ans / éditions, Kerber-Verlag Bielefeld Berlin, paraîtra en Suisse le 18 mars prochain.
Commissaires d'exposition
Horaires
Du mardi au vendredi 14h-19h, samedi 13h-19h
Tarifs
Accès mobilité réduite
Adresse
Comment s'y rendre
Galerie La Ferronnerie
40 rue de la Folie Méricourt
75011 Paris 11
France
Métro Oberkampf / Parmentier