Jacqueline B.

l'indomptée
Exposition
Arts plastiques
Christian Berst Art brut Paris 03

Jacqueline B., née en 1928 à Perpignan dans un contexte familial compliqué, se met à peindre et dessiner au début des années 50. Découverte en 1964 par Jean Dubuffet, qui fut son premier collectionneur, elle est décrite dans le texte que ce dernier lui consacre alors comme souffrant « d’anomalies », cependant « intelligente », mais aussi « instable » et « révoltée », tandis « qu’elle se plaît dans la compagnie d’enfants et se complaît à être traitée en enfant ».
Cette dernière observation n’étant certainement pas neutre pour qui se penche sur le style si caractéristique de la production de Jacqueline B.

Et pourtant, cette classique de l’art brut ne devrait-elle sa renommée qu’au fait que son œuvre serait en quelque sorte le chaînon manquant entre deux polarités fameuses qui aimantent ce champ, à savoir l’art des fous et l’art des enfants ? Quand tant d’artistes cherchent avec force à se libérer du surplus de leur technique, de l’encombrement du savoir artistique, pour retrouver de la spontanéité, voire de la vérité ; quand tant d’entre eux tentent de se muer péniblement en génies infantiles, Jacqueline B. – libérée de ces lests - opère avec la facilité d’une enfant géniale. Mais attention, comme le note Philippe Dagen dans l’étude qu’il lui consacre, « L’enfance de l’art est un mythe commode. », et la contemplation minutieuse de ces œuvres ne suffit ni à les épuiser, ni à les circonvenir.

Et si, à première vue, « La vie est là, simple et tranquille », les choses n’y sont simples qu’en apparence et tranquilles qu’en surface. L’invention, la liberté formelle, la fièvre parfois, y sont partout présentes. Car il y a là un langage et une manière plus élaborés qu’il n’y paraît. Sans compter qu’il est difficile – pour ne pas dire fallacieux - de ne pas tenir compte « d’où nous parle » Jacqueline B.. Du reste, nous parle-t-elle, ou assistons-nous à l’un de ses brillants soliloques si coutumiers dans l’art brut ?

Celle dont le travail fut exposé au Musée des Arts Décoratifs, à Paris, dès 1967 et, plus récemment, au Kunstforum de Vienne, semble en tout cas répondre, sans le savoir, à l’invitation de Nicolas de Staël : « une peinture devrait être à la fois abstraite et figurative ». D’ailleurs, la jubilation des formes, la candeur des couleurs – franches, jamais mélangées, à la manière des fauves – la mise en tension des éléments de la composition, tout ceci n’est que peu tributaire d’une pulsion infantile. Mais alors, d’où cela vient-il ?

Et Philippe Dagen de conclure : « Les difficultés et les énigmes de l’œuvre de Jacqueline B. sont parmi les plus excitantes qu’un œil vivant puisse chercher à résoudre ».

christian berst

Horaires

mardi > samedi de 14h > 19h

Adresse

Christian Berst Art brut 3-5 passage des Gravilliers 75003 Paris 03 France

Comment s'y rendre

3-5, passage des gravilliers 75003 paris france | contact@christianberst.com
Dernière mise à jour le 13 octobre 2022