Interprètes, Festival d’Avignon 2008
Pendant l’édition 2008 du Festival d’Avignon, à l’invitation du ministère de la Culture et de la Communication et du Festival, Martine Locatelli a créé une série d’images avec la complicité de plusieurs interprètes. Une réflexion sur le jeu et la notion d’acteur qu’elle livre aujourd’hui à travers une dizaine de photographies couleur. Dans une mise en scène mêlant fiction et réalité, la photographe s’est plus particulièrement attachée à ces moments incertains de transition où la personne réelle devient personnage, et vice-versa, lorsque l’acteur, conservant l’énergie de la pièce, redevient lui-même. Elle a ainsi organisé des répétitions fictives dans divers lieux du Festival et saisi ces instants mystérieux où l’interprète commence à se concentrer et à incarner son rôle. Pour explorer ce questionnement, Martine Locatelli a travaillé avec différents interprètes : Nicolas Bouchaud, Charlotte Clamens et Valérie Dréville de l’équipe artistique de Partage de midi ; le danseur Olivier Dubois, maître d’œuvre de Faunes ; les acteurs Laurent Poitrenaux et Gaëtan Vourc’h ; ainsi que Anne Sée et Emmanuelle Wion, comédiennes de La Mouette, mise en scène par Claire Lasne Darcueil. Elle ne s’est pas uniquement attachée à la figure de l’interprète lui-même, mais aussi à ce qui constitue une équipe, un collectif, à la relation qui se tisse entre les acteurs, notamment dans le travail réalisé autour de la pièce Partage de midi de Paul Claudel.
Complément d'information
Née à Belfort, lieu où elle vit et travaille, Martine Locatelli est diplômée de l’École nationale des Beaux-arts de Dijon. Depuis plus de dix ans, elle place le portrait au cœur de son travail de photographe, comme un regard sur l’individu inscrit dans son environnement affectif, familial et social. Son œuvre se situe à l’endroit précis où la représentation objective, nourrie d’une connaissance fine du modèle et de son milieu, se conjugue à l’imaginaire, délicatement insufflé par les attitudes arrêtées, les éclairages tout juste théâtralisés, les échanges de regards... Une recherche entre fiction et réalité qui l’a conduite aux quatre coins de la France, mais aussi à l’étranger, notamment en Italie (La famille, 2001) et au Japon, dont elle a ramené de singulières prises de vue dans des jardins publics (Extérieur – le Japon, 2005).Martine Locatelli est représentée par la galerie Polaris (Paris).