Im Lauf der Zeit (Au fil du temps)
Il y a assurément de l’inexplicable
Notre modernité, c’est-à-dire celle qui nous rend fidèle aux objets contemporains, nous a livré, et nous livre, une figure subs- tantielle, celle de la parodie. La modernité n’est ni le temps du tragique ni le maintenant de la comédie mais bien la fulgurance de la parodie.
Les oeuvres de Simon Rulquin exposent cette figure de la parodie. La parodie est ce que Ludwig Wittgenstein avait livré dans le Tractatus (6,522), c’est-à-dire, ce qui « ne se dit pas ». Ce qui « ne se dit pas » signifie, en même temps, ce qui relève de l’ineffa- ble et ce qui relève de l’effet de cet ineffable. La parodie est une puissance de configuration : elle est « fabricante d’image ». Le travail de Simon Rulquin a la puissance d’un bavardage d’enfant – celui qui ne dit pas – qui joue à faire produire les cho- ses comme par magie, et, le sérieux de celui qui n’est plus un enfant – celui qui assume de dire – et qui fait exploser dans le réel les figures sombres et dérélictoires où nous supportons la perte de la magie et les manquements des promesses de bonheur et d’enchantement.
Les oeuvres de Simon Rulquin sont alors, à la lettre, jubilatoires, c’est-à-dire qu’elles font figurer cette inexplicable puissance de la satisfaction. Elles sont les figures surgissantes de la festivité. Seule la festivité est cet espace et ce temps de la jubilation, de la densité et de la fidélité. La jubilation est l’expérience d’une fête sans post-festum, la densité est la figure de la fascination et du séduire et la fidélité est la figure complexe qui me fait supporter le temps du maintenant. Je suis contemporain parce que je peux regarder, saisir et attraper les figures de l’époque qui s’exposent dans les oeuvres de Simon Rulquin.
Fabien Vallos
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