Idylle oubliée (forgotten idyll)

Exposition
Arts plastiques
Galerie Maria Lund Paris 03

Cette exposition est dédiée à Kjell Nupen, artiste norvégien avec qui la galerie collaborait depuis 1999. Kjell Nupen nous a quittés trop tôt, en mars dernier, à l’âge de 57 ans.
Idylle oubliée (Glemt idyl), une œuvre monumentale de l’artiste réalisée en 2001, a été le point de départ de cette exposition éponyme. Dans ce tableau des volets sombres, aux lattes grossièrement esquissées, sont entrouverts sur une chapelle baignant dans la lumière dorée du crépuscule. La beauté révélée dans cette composition qui tend vers l’abstraction offre un instant suspendu à la fois proche et lointain, sans jour, ni année. L’œuvre est prise dans une lutte entre forme visible et matière qui se compose ou se décompose : il est question de naissance, formation et potentielle disparition.

Les volets entrouverts sont un sujet récurrent chez Kjell Nupen. Son œuvre se constitue d’un vocabulaire de signes et de motifs qui s’est établi avec le temps et dont le sens a continué d’évoluer par des manipulations subtiles de la composition et de la matière. Dans l’univers néoromantique de  l’artiste, la tension entre structure et lâcher-prise est toujours sous-jacente ; le paysage et la nature visibles n’étant pas le sujet véritable.

 

 

Les travaux de six artistes se déploient autour du thème de l’Idylle oubliée :

Madhat Kakei(né en Irak en 1958), propose une série de toiles monochromes, nées de la superposition de dizaines de couches de peinture dont on devine les nuances, le nombre et l’épaisseur sur les bords de l’œuvre. Ici il est question de recouvrement. L’œuvre de Madhat Kakei a longtemps été figurative, relatant le plus souvent les évènements tragiques dont a été victime son peuple kurde. Le jour où il a entièrement recouvert une peinture d’une couche de couleur monochrome il a ressenti un immense soulagement et la figuration a laissé place à une œuvre composée de lumière et de strates de temps. 

Lee Jin-Woo (né en Corée du Sud en 1959) présente lui aussi un nouvel ensemble d’œuvres où l’on perçoit plus qu’on ne voit réellement les couleurs et les dessins : l’artiste superpose des dizaines de feuilles de papier Hanji – un papier coréen extrêmement fin et semi-transparent – et dépose entre chaque couche des pigments et du charbon de bois. Par cette technique d’une grande minutie, il créé une œuvre en trois dimensions dont on peut contempler les changements de nuances par la lumière, les apparitions et les disparitions des formes dans les profondeurs du papier.

Le plasticien Didier Boussarie(né en France en 1958) poursuit son exploration de l’étoffe quasi-irréelle des toiles d’araignée. Il les dépose dans des boîtes à double vitrage avec des papillons dont on ne sait s’ils sont prisonniers ou explorateurs de ces mailles à la beauté fragile. Les délicats tissages des araignées ont également inspiré des peintures dans lesquelles des points reliés les uns aux autres parcourent la surface pour constituer des Géométries variables.

La jeune sculptrice Pernille Pontoppidan Pedersen (née au Danemark en 1987) continue ses expérimentations de matières en capturant dans un cadre de céramique une mousse de verre semblable à l’écume des vagues. L’œuvre, un diptyque, a pour titre A Twelve Year Head Fracture.

Yoon Ji-Eun (née en Corée du Sud en 1982) grave, sculpte et peint des paysages oniriques dans le bois stratifié, évoquant aussi bien les estampes asiatiques que les scènes du quotidien des frères Bruegel.
La perspective y est le plus souvent multiple, et, du minuscule au monumental, différentes échelles cohabitent dans une même oeuvre.

Dans son relief le plus récent, Mirage X, des figures défilent devant un paysage étrange d’où jaillit un grand rocher… Fait-il appel au rêve, à la réalité, au souvenir ?

 

Min Jung-Yeon(née en Corée du Sud en 1979) propose un dessin où s’entremêle des formes organiques, féminines, et des structures géométriques, plus masculines. Dans cette œuvre, Presque un rendez-vous, un spécimen, fluide et sensuel  semble surgir de l’entrebâillement d’une porte.

Horaires

mardi - samedi 12h - 19h

Adresse

Galerie Maria Lund 48 rue de Turenne 75003 Paris 03 France

Comment s'y rendre

M°1 - St Paul 
 

Dernière mise à jour le 2 mars 2020